Toxine botulique : des utilisations irraisonnées ?

26 septembre 2002

Est-il légitime de recourir à des injections de toxine botulique… pour traiter les rides sur le front ? La question se pose très sérieusement, et fait l’objet d’un débat dans une récente livraison du Lancet. Car aux Etats-Unis, quelques dérapages spectaculaires posent la question du risque encouru par les patients…
Très utile contre l’hyperhydrose palmaire, la toxine botulique est également prescrite avec succès, par certaines équipes, contre la migraine. Et tout récemment en injections locales pour venir à bout de rides disgracieuses sur le front…

Question : est-ce bien raisonnable ? ” Environ 5% de mes patients atteints de sclérose en plaques ou de sclérose latérale amyotrophique avaient reçu de la toxine botulique dans un but cosmétique “, déclare le Dr Nicholas Abrishamian, biochimiste et nutritionniste. ” Nous ne pouvons pas prouver (à ce jour) qu’il existe une relation de cause à effet mais nous nous sommes inquiets ” On le serait à moins. Car on ne saurait croire sérieusement que la toxine injectée localement… reste dans l’épiderme du front !

Au nom du principe de précaution, plusieurs voix qui font autorité, et notamment l’ONG Public citizen, s’élèvent contre les dérives mercantiles autour de la toxine. En particulier contre la nuit de Botox organisée le 11 juillet dernier par… la Faculté de médecine de l’université Johns Hopkins, à Baltimore Une réunion jugée ” inappropriée en quelque lieu que ce soit, et particulièrement au siège d’une instance pédagogique. “

  • Source : The Lancet, vol 360. September 21, 2002. p.929

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