Traitements de l’hyperandrogénie : il n’y a pas d’âge pour refuser la domination des mâles…
06 août 2003
Femmes, ne laissez pas votre vie gâchée par des poils, de l’acné ou une chute des cheveux ! Ils signent bien souvent une hyperandrogénie. En d’autres termes, la présence d’un excès d’hormones mâles, les androgènes.
C’est quelque chose de fréquent et, le plus souvent, de bénin, nous explique le Pr Didier Dewailly, chef de service de gynécologie à l’hôpital Jeanne de Flandres, CHU de Lille : « Des patientes vont consulter dès l’âge de 13-15 ans parce qu’elles ont déjà des symptômes d’hyperandrogénie. Il y a d’autres formes beaucoup plus modérées ( de ce type de troubles), avec juste deux ou trois poils en trop, des cycles un peu irréguliers… Mais les femmes ne s’en inquiètent pas. Et elles consultent plus tard, lorsqu’elles ont des soucis pour être enceintes ».
Un bilan hormonal sera pratiqué, pour s’assurer qu’il n’y a pas une autre maladie plus grave, ce qui est fort rare. Et notre spécialiste d’ajouter d’ailleurs, que « l’hyperandrogénie est facilement traitable dans la mesure où l’on a reconnu son origine. Dans la majorité des cas, un trouble fonctionnel de l’ovaire. Les traitements ne sont pas légion. Un seul produit est officiellement reconnu comme anti-androgénique, c’est l’acétate de cyprotérone commercialisé sous le nom d’Androcur. »
Ce médicament agit au niveau de l’ovaire, où il diminue notablement la production d’androgène. Et aussi à la périphérie du corps, dans la peau, où il bloque la liaison entre les androgènes et leurs récepteurs. Ce qui empêche le développement d’une pilosité anormale ou encore de l’acné.
Cette molécule est intéressante car, précise le Pr Dewailly « elle possède cette double potentialité d’être à la fois progestative et anti-androgène. L’action progestative bloque l’ovulation, permet d’avoir un bon contrôle du cycle et d’obtenir un effet contraceptif. »
C’est ce qui explique son utilisation en contraception, comme par exemple avec la pilule Diane 35, recommandée aux femmes qui ont de l’acné. Mais, comme le souligne Didier Dewailly, « les rapports de doses sont très différents. Dans Diane 35, vous avez 2 mg par comprimé contre 50 mg par comprimé d’Androcur. Diane 35 n’est donc pas un traitement de l’hyperandrogénie réelle, en particulier de l’hirsutisme, mais c’est un traitement de l’acné. »
Mais en tant que progestatif, l’acétate de cyprotérone fait également partie des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause. Il n’y a pas d’âge pour être victime d’acné, d’hirsutisme ou de chute de cheveux. Et il n’y a pas d’âge pour refuser la domination des hormones mâles !