Traumatismes de la moelle épinière, faire vite
20 février 2013
Comme les accidents de la voie publique, les chutes de hauteur et les accidents du sport peuvent provoquer des lésions médullaires. ©Phovoir
Deux fois sur trois les lésions de la moelle épinière – ou lésions médullaires – sont causées par un accident de la route. Le risque évidemment, est d’autant plus important que la victime n’a pas attaché sa ceinture de sécurité. Ainsi en France, environ 2 200 traumatismes du rachis sont recensés chaque année. Plus de la moitié concerne des hommes jeunes : moins de 25 ans. Pire, les victimes de ces accidents aux conséquences dramatiques souffrent bien souvent de délais de prise en charge trop longs, et d’erreurs d’aiguillages. Explications.
« La prise en charge en urgence des traumatismes de la moelle épinière est très inégale selon les régions », souligne l’Académie nationale de médecine. Or « il y a là une perte de chance pour le blessé. » En effet, « le seul facteur capable de modifier le pronostic et l’importance des séquelles de ces lésions est la vitesse avec laquelle le tissu nerveux est décomprimé, et l’étui osseux vertébral qui l’entoure réaligné et stabilisé chirurgicalement. » Pour ce faire, l’accidenté doit être dirigé vers un centre de référence, où des équipes formées pourront lui prodiguer les soins adéquats dans les plus brefs délais. « Ceux-ci ne doivent pas excéder 3 à 6 heures après le traumatisme » souligne l’Académie.
Limiter les séquelles
« Jusqu’à un tiers des paraplégies incomplètes au moment de l’accident deviennent complètes si les blessés arrivent trop tard à l’hôpital » souligne-t-elle. Et « nombre de séquelles irréversibles trouvent leur origine dans une erreur d’aiguillage. »
L’Académie nationale de médecine déplore que ses recommandations formulées en 2005, soient « restées lettre morte ». Si l’accord passé en 2009 entre les pompiers – souvent les premiers sur les lieux d’un accident- et le SAMU, a permis certains progrès, « il ne saurait suffire. » Pour éviter des tragédies évitables, l’Académie souhaite que « des centres référents dédiés aux traumatismes de la moelle soient identifiés et labellisés ». Ainsi, les opérateurs du SAMU pourraient y transporter les blessés dans les meilleurs délais.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet et Marc Gombeaud