Travail : chassez le bruit

20 janvier 2009

En France, un actif sur quatre est exposé à des niveaux sonores supérieurs à 85 décibels. Ce qui représente environ 3 millions de salariés.

A l’occasion de la Semaine du Son (www.lasemaineduson.org) qui se déroule jusqu’au 25 janvier, rappelons que les secteurs d’activité où l’ambiance sonore peut provoquer des pertes auditives sont nombreux : métiers de l’imprimerie ou du bois, bâtiment et travaux publics, taille de pierre, industries automobile, agro-alimentaire ou métallurgique… Et comme nos oreilles sont le centre de notre système d’équilibre, il en résulte de la fatigue, une chute de la vigilance et des phénomènes de désorientation. Les conséquences peuvent être dramatiques, lorsque par exemple un ouvrier, épuisé par le bruit, ne perçoit pas un signal d’alarme.

Mais il y a une autre menace. A plus ou moins long terme, le travailleur est menacé de surdité professionnelle. Comme le souligne Jean-Claude Duclos, ORL à l’Institut de médecine du travail de l’Université Claude Bernard à Lyon, « les facteurs qui interviennent sont l’âge, la durée d’exposition au risque et bien entendu le type de bruit auquel on est soumis. Plus il est fort, plus il y a de risques de surdité ». Laquelle peut apparaître dès 30-40 ans.

Induite par les traumatismes sonores, cette surdité est particulière. Respectant les sons graves, elle provoque des pertes au niveau des aigus. « Jusqu’à présent, ces surdités-là ne pouvaient être soulagées par les aides auditives. Mais comme ces dernières ont beaucoup progressé, nous disposons désormais de solutions efficaces », précise notre spécialiste.

« Comme elles n’obturent pas l’oreille, les prothèses numériques laissent entrer les graves », confirme Gérald Kalfoun, audioprothésiste à Lyon. Mais la priorité, c’est de tout mettre en œuvre pour prévenir ces surdités professionnelles. Chacun peut aussi se protéger. En utilisant « soit des systèmes passifs – des bouchons d’oreilles dotés de filtres – soit des systèmes actifs où l’électronique va éliminer les bruits. » Comme c’est le cas de certains casques réducteurs de bruit.

  • Source : Interviews Jean-Claude Duclos, ORL à l’Institut de médecine du travail à l’Université Claude Bernard, de Lyon – Gérald Kalfoun, audioprothésiste du groupe Amplifon, Lyon

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