Travail : la souffrance des femmes
08 mars 2012
La situation des femmes en matière de santé au travail, se dégrade de façon préoccupante. En écho à la Journée internationale de la femme, l’Agence nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) livre aujourd’hui quelques pistes de réflexion pour mieux conjuguer égalité professionnelle et santé.
« L’analyse des statistiques d’accidents du travail, de trajet et de maladies professionnelles traduit des évolutions différenciées selon le sexe », expliquent les responsables de l’ANACT. Sur 650 000 accidents de travail enregistrés en France en 2010, un sur trois a concerné une femme. Ce chiffre pourtant cache une évolution préoccupante. Entre 2000 et 2010 en effet, le nombre de ces accidents a augmenté de 23% chez les femmes… et baissé de 21% chez les hommes.
En 2009 et pour la première fois, les accidents de trajet ont été plus nombreux chez les femmes que dans la population masculine. Autre première inquiétante enregistrée en 2010 : cette année-là aussi, les déclarations de maladies professionnelles ont été plus nombreuses parmi les femmes.
Selon l’ANACT, les risques professionnels sont aujourd’hui bien documentés chez les hommes. Mais les données concernant les femmes font défaut. « Les femmes au travail sont autant exposées à la pénibilité physique ou mentale que les hommes, mais elle est moins visible », souligne l’Agence. C’est le cas « du travail en relation constante avec du public, avec des personnes en situation de détresse, du travail morcelé et interrompu, isolé, des tâches répétitives (ou encore) du travail permanent sur écran… ».
Elle met aussi en avant le cumul chez les femmes qui ont un emploi à horaires atypiques, des charges professionnelles et familiales. Ainsi « les politiques de santé (devraient-elles s’attacher) à mobiliser plusieurs leviers » différents. Parmi lesquels et ce serait vraiment tout simple, la mise en place de statistiques sexuées concernant la santé au travail.