Les travailleuses de nuit, plus à risque de cancer
09 janvier 2018
Neil Rouse /shutterstock.com
Une méta-analyse chinoise révèle que les femmes exerçant leur activité professionnelle la nuit seraient plus à risque de développer un cancer. Les femmes d’Amérique du Nord et celles d’Europe seraient davantage exposées à certaines formes de la maladie.
Des chercheurs de l’Université du Sichuan, en Chine, ont compilé les résultats de 61 études mettant en lumière un éventuel lien entre le travail de nuit et la survenue d’un cancer. Au total, les données de 4 millions de participants d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Australie et d’Europe ont été passées à la loupe. Près de 115 000 cas de cancer ont été recensés.
Résultat, travailler de nuit augmenterait de 19% le risque de cancer chez les femmes. Dans le détail, le risque de cancer de la peau serait accentué de 41%, celui du sein de 32% et pour le cancer gastro-intestinal le danger serait augmenté de 18%.
Elément surprenant, les auteurs ont observé un risque de cancer du sein uniquement chez les travailleuses nord-américaines et européennes. Selon eux, « il est possible que ces femmes aient des niveaux d’hormones sexuelles plus élevés, qui sont associés aux tumeurs hormonales tels que le cancer du sein ».
Le cas particulier des infirmières
Au cours de ce travail, un intérêt tout particulier a été porté sur les infirmières, souvent soumises au travail nocturne. Parmi toutes les professions analysées, elles semblent particulièrement concernées. Ainsi, pour celles qui travaillaient de nuit, le risque de développer un cancer du sein était augmenté de 58%. Et de 28% pour le cancer du poumon. Mais peut-être ne s’agit-il là que d’un biais. Car comme le rappellent les auteurs, comparées aux autres professions, « les infirmières sont plus susceptibles d’avoir accès aux examens de dépistage ».
Quoi qu’il en soit « cette étude indique que le travail de nuit devrait être considéré comme un facteur de risque de cancer chez les femmes », conclut Xueulei Ma, principal auteur de l’étude. « Ceci pourrait conduire à la mise en place de mesures efficaces pour protéger ces travailleuses. Elles devraient subir des examens de dépistages réguliers. »
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Source : Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, 8 janvier 2018
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon