Trop d’antibiotiques tuent l’antibiothérapie!

09 janvier 2002

Utilisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les antibiotiques ont marqué une étape primordiale dans l’histoire de la médecine. Grâce à eux, les vies sauvées quotidiennement ne se comptent pas… Pourtant, leur efficacité relève d’une conquête chaque jour plus fragile. Car elle est régulièrement remise en cause par la consommation excessive et inadaptée de ces médicaments par ailleurs essentiels.

Normalement réservés à la lutte contre les infections bactériennes, ils perdent de leur puissance. Des bactéries toujours plus nombreuses leur résistent. Des affections que l’on pensait vaincues deviennent plus difficiles à traiter.

La chloroquine, traitement antipaludéen le plus répandu n’a plus aucune efficacité dans 81 des 92 pays où le paludisme est endémique! Dans certains pays, plus de la moitié des pneumonies à streptocoque résistent à la pénicilline. Et plus de 20% des nouveaux cas de tuberculose sont maintenant multirésistants.

Ce n’est pas tout. Les infections nosocomiales, transmises en milieu hospitalier et responsables de 40 000 décès par an aux seuls Etats-Unis, sont presque toujours provoquées par des germes résistants!

La France bat tous les records. En 20 ans, la consommation d’antibiotiques y a doublé. En 2000, les Caisses d’Assurance maladie ont payé 6,7 milliards de francs pour plus de 60 millions de prescriptions. Dont les deux tiers pour des infections respiratoires d’origine virale!

La consommation a augmenté de 50% en dix ans, le nombre de prescriptions étant nettement plus élevé en France qu’ailleurs: jusqu’à 5 fois plus par rapport aux pays de l’Europe, tel que la Grande Bretagne, les Pays-Bas et surtout l’Allemagne… La chloroquine n’a plus aucune efficacité dans 81 des 92 pays où le paludisme est endémique!

  • Source : Mayo Clinic Proceedings, 8 janvier 2001

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