Trop de césariennes programmées en France ?

12 août 2014

Selon un travail mené par l’INSERM, près d’un  tiers des césariennes programmées en France pourrait être évité. Une tendance qui ne doit pas faire oublier que, si depuis 40 ans, la pratique est devenue de plus en plus courante, elle n’est pas pour autant dénuée de risques. Le point avec Bénédicte Coulm, sage-femme et co-auteur de l’étude.

Les chercheuses Bénédicte Coulm et Béatrice Blondel (Unité INSERM 1153 épidémiologie et biostatistique, Paris) se sont appuyées sur l’enquête nationale périnatale 2010. En France, une naissance sur cinq a lieu par césarienne. Eh bien, selon Benedicte Coulm, « 28% de ces actes programmés ne se justifient pas ».

Alors comment expliquer cet état de fait ? Pour la sage-femme, l’intervention est trop systématiquement proposée « par précaution » aux femmes dont l’enfant se présente par le siège, à celles qui ont déjà subi une césarienne ou encore à celles qui attendent des jumeaux. Pourtant, selon Bénédicte Coulm, « si la mère et le bébé sont en bonne santé, il est recommandé de tenter l’accouchement par voie basse ».

Un acte pas si anodin 

Car il ne faut pas oublier que la césarienne demeure un acte médical. « Même si ce dernier est de plus en plus pratiqué, il n’est pas dénué de risques » explique-t-elle. « C’est en effet une cause majeure de mortalité maternelle en France (complication de l’anesthésie, infection, hémorragie…) ».

Pour la chercheuse, les futures mamans sont surtout en mal d’information au sujet de l’accouchement. « Si certaines réclament la césarienne, c’est parce qu’elles estiment que cela sera moins douloureux. Mais le séjour à la maternité est plus long, la cicatrice inhérente à l’intervention peut être douloureuse… Un dialogue en amont avec la sage-femme ou le gynécologue est donc primordial ».

  • Source : Interview de Bénédicte Coulm, 12 août 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche

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