Trouble de l’attention : pas une simple hyperactivité
12 février 2015
3.5 à 5.6 % des enfants scolarisés souffriraient de TDAH en France. ©Phovoir
Un enfant turbulent, c’est bien naturel ! Mais où se situe la frontière entre une simple hyperactivité et un cas avéré de « Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH) ? C’est parce que même les professionnels de santé peinent à répondre à cette question que la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié pour la première fois des recommandations afin d’aider les médecins à réagir. Objectif : mieux accompagner les enfants bien sûr, mais aussi toute la famille.
La HAS dresse un constat désarmant : « les professionnels de santé sont peu ou pas formés au TDAH. Ils ont souvent des difficultés pour répondre aux inquiétudes des familles, à identifier le trouble (…) et éventuellement l’orienter vers une prise en charge adaptée. »
Le TDAH, qu’est-ce que c’est ?
Ce trouble est bien souvent réduit à la simple expression « d’hyperactivité ». Mais il va bien au-delà. Il associe en fait 3 symptômes dont l’intensité et les manifestations varient selon l’enfant: le déficit de l’attention, l’hyperactivité motrice et l’impulsivité. Et c’est là que se trouve toute la difficulté à établir le diagnostic. Car un bambin ça chahute, ça joue… Beaucoup estiment donc que ces réactions ne sont qu’un des traits de l’enfance.
Le diagnostic est d’autant plus complexe qu’il n’existe pas de signes neurologiques ou physiques propres au trouble. L’expression du TDAH est variable d’un individu à l’autre. Les 3 symptômes vont se manifester de manière très différente selon l’âge et parfois selon le contexte de vie. De plus, les signes évocateurs du TDAH peuvent être confondus avec d’autres troubles. « Seule une évaluation rigoureuse permet de ne pas passer à côté », soutient la HAS.
Le médecin traitant en première ligne
Le médecin généraliste – tout comme le pédiatre- est un interlocuteur privilégié pour la famille. « C’est donc à lui que revient la tâche d’étayer les hypothèses et éventuellement établir un pré-diagnostic de TDAH en s’intéressant à la souffrance de l’enfant, son contexte social, son processus d’apprentissage », poursuit la HAS. « Après ces consultations – menées avec la famille et également avec l’enfant seul – il pourra l’orienter vers un médecin spécialiste du TDAH. »
Ce médecin spécialiste peut être psychiatre, pédopsychiatre, pédiatre, neuro-pédiatre ou neurologue. Celui-ci devra « confirmer ou non le pré-diagnostic du médecin de premier recours, élaborer une prise en charge adaptée à l’enfant et accompagner l’enfant et la famille. »
Quelle prise en charge ?
Le traitement sera d’autant plus efficace qu’il sera précoce. « En première intention, une prise en charge non médicamenteuse doit être mise en œuvre, combinant en fonction des besoins de l’enfant des mesures psychologiques, éducatives et sociales », conclut la Haute autorité de Santé. « Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être initié. Le méthylphénidate est le seul médicament disponible à ce jour et indiqué pour le traitement pharmacologique du TDAH (noms commerciaux : Ritaline®, Concerta® et Quasym®). »