Tuberculose: le cri d’alarme

10 mars 1997

Un peu partout dans le monde apparaissent des zones « où il est pratiquement devenu impossible de protéger les populations contre les souches résistantes de bacille tuberculeux ». L’OMS, le CdC d’Atlanta et l’organisation américaine pour le développement international USAID signalent des tuberculoses multi-résistantes, ce qu’on appelle la TB-MR. Ces tuberculoses sont beaucoup plus meurtrières et considérablement plus coûteuses à traiter, les dépenses étant supérieures à 250.000 dollars (1,5 million de francs!) par malade.

Beaucoup des zones où ces cas se multiplient sont des centres régionaux de voyages, d’émigration et d’échanges économiques: Inde, Russie, Lettonie et Estonie, Argentine et Côte d’Ivoire par exemple. Sachons par exemple que dans la République de Lettonie qui se trouve en Europe du Nord, 22% des malades ont des bacilles résistants à 2 ou plus de 2 antituberculeux. S’il ne faut pas s’inquiéter indûment, cette information appelle deux réactions:

• d’abord, ne pas baisser la garde vaccinale et veiller au maintien de notre protection par des tests tuberculiniques répétés à l’âge adulte;
• ensuite, favoriser l’adoption dans tous les pays de la nouvelle stratégie de traitement élaborée par l’OMS et dénommée DOTS (Directly Observed Treatment Short-course). Ce traitement de courte durée permet d’éliminer le risque de TB-MR, essentiellement lié à des traitements partiels ou incohérents. Et pourtant, seulement un malade sur dix y a aujourd’hui accès.

  • Source : Eurosurveillance Vol. 3, N°1, Janvier 1998

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