











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Tuberculose : suivre chaque patient
Lancé en 2003, ce programme gigantesque est le résultat d’un partenariat tripartite entre le ministère de la santé sud-africain, la Fondation Nelson Mandela et la firme française sanofi aventis. La mission de ces agents donc, est de veiller à ce que les patients suivent correctement leur traitement contre la tuberculose. Au total, 20 000 agents ont été formés. Il n’y en a pas un de trop car la tâche est immense…
« Selon l’OMS, le traitement de la tuberculose doit être suivi au minimum 6 mois pour être efficace. Elle estime également qu’un traitement mal ou incomplètement suivi est pire en fait que l’absence de traitement. Car cela favorise l’émergence de souches résistantes » explique le Dr Robert Sebbag, vice-président de sanofi aventis en charge du programme Accès aux médicaments.
Le développement et la multiplication de ces nouvelles souches de bacilles, résistants voire ultra-résistants aux antibiotiques utilisés contre la tuberculose, sont en effet très préoccupants. Les traitements sont alors beaucoup plus longs, complexes et coûteux. Voire dans certains cas, impossibles. Or les traitements sont lourds et contraignants. Le développement de nouvelles formules doit certes, permettre de les simplifier et d’en réduire la durée, qui pourrait passer de 6 mois à 10 ou 12 semaines. Mais la contrainte de l’observance demeure.
Il est donc capital de veiller à ce que chaque patient suive bien son traitement. Et c’est donc pour cela qu’a été mis en place le programme TB Free. « Le médicament seul, ne suffit pas », martèle Robert Sebbag. « Il est indispensable de s’assurer que les patients prennent bien leur médicament, et de leur expliquer pourquoi l’observance est essentielle à la réussite du protocole thérapeutique ».
Expliquer, informer, vérifier, rassurer… Les 20 000 agents de santé formés dans le cadre de TB Free – les DOTS supporters, d’après le nom de la stratégie antituberculeuse de l’OMS – sont personnellement responsables de « leurs » malades. « Chaque agent prend en charge entre 10 et 15 patients », explique le Dr Sebbag. « Ils sont aujourd’hui répartis dans 9 centres sur tout le territoire sud-africain » et au total, près de 300 000 patients bénéficient de ce programme. « En 2003, le taux de guérison de la tuberculose dans le pays, était estimé à 50%. Aujourd’hui nous sommes proches des 70%, tandis que l’OMS ambitionne un taux effectif de 85% ». L’objectif est donc en vue.
Un nouveau programme baptisé TB Free 2 est d’ailleurs à l’étude. « Nous aimerions l’élargir à la santé publique en général, mais aussi faire profiter d’autres pays de cette expérience ». Car la tuberculose à elle seule, représente un challenge considérable. Si on en observe chaque année, plus de 400 000 nouveaux cas en Afrique du Sud, il y en a un à chaque seconde dans le monde. Au total, plus de 3,1 millions par an…
Source : Interview du Dr Robert Sebbag, 16 septembre 2010 ; OMS ; Aide-mémoire n°104, mai 2010
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