Un chewing-gum peut-il coller au fond de mon intestin ?
18 avril 2018
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Avaler un chewing-gum vous est sans doute déjà arrivé. Très désagréable, cet incident induit-il pour autant un risque pour votre santé ? Et plus précisément, la boule de gomme peut-elle vraiment rester collée dans vos entrailles, comme sous une semelle ?
Le chewing-gum est un mélange d’élastomères qui le rend élastique, de cires qui le ramollissent et l’empêchent de coller. S’y ajoutent des minéraux pour améliorer ses propriétés mécaniques, un antioxydant pour le conserver. Sans oublier des résines pour assembler et rendre malléable l’ensemble.
Aucun de ces aliments n’est digeste. Il est donc déconseillé d’avaler un chewing-gum. Toutefois, ces accidents arrivent plus souvent qu’on ne le souhaite. Que se passe-t-il ensuite ? La question vous angoisse sans doute. Il n’y a pourtant pas de quoi.
Surface molle, aucun danger
Si un chewing-gum colle si bien aux dents, aucun risque qu’il ne lui arrive la même chose dans l’estomac ou l’intestin. « Même avalé entre deux repas, il est noyé dans le liquide digestif et le plus souvent finit par rejoindre le bol alimentaire en cours de progression, dans lequel il s’intègre », rassurent les auteurs de 150 idées reçues sur le corps humain. La boule de gomme prémâchée ne risque donc pas de se coller sur la paroi d’un organe interne.
D’autant que pour des raisons mécaniques, il ne peut coller sur une surface molle qui ne lui oppose pas de résistance. « D’ailleurs, dans la bouche, il colle aux dents mais pas à la langue ou à la joue ». En réalité, « le chewing-gum progresse dans le tube digestif sous l’effet de ses contractions et finit sa course avec les autres déchets. »
Cas d’école
Reste qu’il est déconseillé d’en avaler en quantité. Le cas exceptionnel d’un enfant de 4 ans et demi ayant souffert d’une obstruction intestinale en est l’illustration. « Gros consommateur, il avait l’habitude d’avaler son chewing-gum, un moyen efficace d’en obtenir un autre (jusqu’à 7 par jour) », racontent les auteurs de l’ouvrage. « Malgré le traitement laxatif, la constipation dont il souffrait persistait et à la palpation, le médecin a découvert une masse obstruant le rectum et qu’il fallut retirer manuellement. » Le bouchon filamenteux était constitué des restes de chewing-gum…
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Source : 150 idées reçues sur le corps humain de Christian Camara et Claudine Gaston, First Document, 320 pages, 20,50 euros
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet