Un congrès pour des millions de rétines
07 septembre 2006
La DMLA touche aujourd’hui 1 250 000 malades en France. D’après les spécialistes ils seront 2 millions d’ici 45 ans. Un sur trois est menacé de cécité. Voilà ce qui rassemble à partir de samedi à Cannes, 1 300 spécialistes du monde entier.
A 50 ans, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) touche moins de 1 Français sur 100. Mais à 100 ans la proportion passe à 70%. Or des centenaires, il y en a beaucoup en France. Et il y en aura de plus en plus…
Depuis une vingtaine d’années, l’horizon s’est dégagé pour ses victimes. Grâce au laser d’abord, des années 80 à 97. ” Puis à la chirurgie par transposition de la rétine ou ablation des néo-vaisseaux ” à l’origine des saignements qui mènent à la cécité, nous explique le Dr Didier Ducournau. Chirurgien à Nantes, ce Français préside la European VitroRetineal Society. A ce titre et avec ses homologues de l’American Society of Retina , il coorganise le congrès de Cannes.
Les évolutions sont rapides. Aujourd’hui, la forme de la maladie porteuse du pronostic le plus sombre, la DMLA néo-vasculaire, est en passe d’être la mieux traitée. Grâce à des médicaments issus… de la recherche contre certains cancers, les anti-VEGF.
Ces inhibiteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (Vascular Endothelial Growth Factor en anglais, n.d.l.r.) bloquent la prolifération vasculaire responsable de la maladie. Un espoir formidable, qui mobilise des énergies dans le monde entier. Mais tout n’est pas limpide et bien des questions prêtent à débat. C’est ce qui explique l’affluence des spécialistes attendus à Cannes, bien que la France compte seulement 150 chirurgiens de la rétine pour 3 000 chirurgiens de la cataracte. Ce qui justifie aussi que ces nouveaux traitements représentent 30% du programme scientifique du congrès : pas moins de 40 conférences et 50 présentations de posters.
Il y aura du monde… du monde entier. Et une question sur bien des lèvres : serons-nous capables demain de traiter à vie tous les patients dont l’état exigera des traitements coûtant plusieurs centaines d’euros par mois ? Rien qu’en France, ils sont déjà près de 200 000…