Un duo médecin-robot pour une prouesse chirurgicale au CHU de Toulouse
19 décembre 2018
©CHU Toulouse
Première européenne. Une équipe du CHU de Toulouse a réalisé avec succès une auto-transplantation rénale par robot chirurgical et en « intracorporel total ». Autrement dit, à ventre fermé. Cette prouesse chirurgicale a permis à une jeune patiente victime d’un accident de la route, de conserver son rein gauche.
Déplacer le rein et le repositionner au contact de la vessie, sans même ouvrir l’abdomen ! Cette opération d’exception a été réalisée par le Dr Nicolas Doumerc et son équipe du CHU de Toulouse. Elle vient de faire l’objet d’une publication dans la revue américaine de référence : International Journal of Surgery Case Report.
La patiente était une jeune femme de 30 ans, victime d’un accident de la voie publique. Elle souffrait d’un traumatisme abdominal d’une extrême gravité, avec notamment saignement intra-péritonéal et ablation d’une grande partie de l’intestin. Son uretère – le canal qui conduit l’urine du rein vers la vessie pour l’évacuer – et le rein gauche avaient été aussi été sévèrement touchés.
Apport de la robotique
L’approche habituelle face à une lésion de l’uretère de ce type, consiste à un remplacement par un segment d’intestin grêle. « Chez cette patiente, cette technique était impossible à pratiquer puisque son intestin avait été gravement endommagé lors du traumatisme initial », soulignent les médecins. Le choix s’est donc porté sur « une auto-transplantation du rein, c’est-à-dire son déplacement et son repositionnement au contact de la vessie pour combler la partie de l’uretère manquante. Il s’agit d’une chirurgie très lourde avec dans un premier temps une néphrectomie puis une véritable transplantation rénale ».
Une chirurgie lourde mais… une intervention finalement peu invasive grâce à l’apport de la chirurgie robotique et à la dextérité des médecins : seulement 6 petites incisions abdominales et 3 jours d’hospitalisation. « Et aujourd’hui, la jeune patiente se porte bien, son rein est parfaitement fonctionnel », conclut l’équipe.
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Source : CHU de Toulouse, octobre 2018 - Int J Surg Case Rep. 2018; 49:176-179. doi: 10.1016/j.ijscr.2018.06.017.
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet