











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Un enjeu mondial dans l’intestin d’un moustique…
Enfin un traitement contre la transmission du paludisme à l’homme? De quoi rêver. Les chercheurs en biologie moléculaire vont fourrer leur nez dans les petites affaires de 4 protéines intestinales du moustique vecteur du palu.
Elles y dictent la survie des parasites! Le paludisme se développe dans 3 organismes vivants: l’homme – qu’on appelle l’hôte – le plasmodium – c’est le parasite – et l’anophèle qui est le moustique vecteur. Lorsqu’une anophèle pique un homme infecté – c’est comme ça, les mâles ne piquent pas ! – elle ingère des plasmodium qui vont dans son intestin. Ils y restent trois semaines, s’y développent puis, passant dans la glande salivaire du moustique, sont injectés à l’homme par piqûre à l’occasion d’un repas de sang !
Un cycle infernal qu’il faut rompre pour couper la chaîne de la transmission! Car le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières au monde. Or les traitements piétinent, et malgré tous les efforts de prévention le nombre de cas est en progression constante.
C’est pourquoi certains chercheurs s’intéressent plutôt aux interactions entre l’homme et l’anophèle, dans l’espoir d’empêcher le développement du parasite chez le moustique avant sa transmission à l’homme. Et ils se sont rendu compte depuis longtemps, que certaines anophèles transmettaient la maladie et d’autres pas.
Ils soupçonnaient le système immunitaire du moustique de contrôler le développement des parasites dans son tube digestif. Pari gagné!
Dans le tube digestif de dames moustiques – il fallait y aller… – des chercheurs du Laboratoire européen de Biologie moléculaire ont fini par découvrir deux protéines qui y modulent la survie des plasmodium… Dignes d’être considérées comme des défenseurs des anophèles (mais surtout des hommes…) ces protéines dénommées TEP1 et LR1M1 hâtent la mort des parasites. Deux autres protéines – des traîtres celles-là – protègent les plasmodium mais ni les anophèles, ni les hommes. On les appelle CTL4 et CTLMA2…
Sur ces deux paires de protéines rivales, les chercheurs vont pouvoir jouer. Une nouvelle voie thérapeutique est en train de s’ouvrir: la stimulation du système immunitaire du moustique pour favoriser ses protéines de défense et inhiber les traîtres. La bataille n’est pas encore gagnée mais ce jour-là ce sont les moustiques qui seront vaccinés contre le palu. Pas les hommes…
Source : Cell, mars 2004
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