Un entraînement à l’équilibre contre les chutes ?
04 juin 2012
Les fractures ostéoporotiques sont une des principales causes de morbidité et d’incapacité chez la femme âgée. Or la majorité d’entre elles est la conséquence d’une chute… sauf lorsqu’elle l’a provoquée. La prévention de ces chutes est donc une préoccupation majeure. C’est en ce sens que depuis 4 ans, l’INSERM a entrepris de mener un « essai randomisé de prévention des chutes et des fractures par l’exercice physique chez les femmes âgées», sous le nom de code Ossébo. Son objectif central donc, est d’établir l’efficacité d’un programme d’activité physique visant à développer l’équilibre.
Entre janvier 2008 et mai 2011, 706 femmes de 75 à 85 ans ont accepté de participer à cette étude. Issues de 20 centres répartis en France, elles ont été réparties en deux groupes. Dans le premier, les participantes ont suivi pendant deux ans, un programme d’exercices d’équilibre à raison d’une heure par semaine. Le second groupe ayant une vocation de contrôle, les participantes se sont vues demander de ne rien changer à leur mode de vie.
« Les femmes du 1er groupe devaient par exemple, marcher sur des tapis en mousse. Ce qui les déséquilibrait un peu. Où encore, elles se voyaient demander de placer le pied dans un cerceau posé devant elles, au sol », explique Patricia Dargent-Molina, auteur de l’étude et directrice de recherche à l’INSERM (Unité 953, Hôpitaux Cochin/Saint Vincent-de-Paul et Tenon de Paris). L’objectif était au fil d’exercices progressifs, de leur faire prendre conscience de leurs capacités en matière d’équilibre. Et de les entraîner, bien entendu.
Au terme de deux années de suivi, chaque participante a été réévaluée. Toutes se sont vues proposer les mêmes tests – vitesse de marche, équilibre – et les questionnaires qu’au début de l’étude. Le but bien entendu, était de mesurer une évolution, dans un sens ou dans l’autre. « Les résultats définitifs (de ce travail) ne seront disponibles que dans le courant 2013. Toutefois, nos observations intermédiaires font état de meilleurs résultats dans le groupe des femmes les plus actives », note déjà Patricia Dargent-Molina.
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Source : Interview de Patricia Dargent-Molina, directrice de recherche INSERM, Unité 953 Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants, Paris, 31 mai 2012