Un espoir pour les patients en attente de greffe de rein

17 août 2022

Des chercheurs de l’Université de Cambridge sont parvenus à modifier le groupe sanguin de trois reins de donneurs. Ce qui pourrait avoir des implications majeures pour les patients insuffisants rénaux en attente de greffe.

Une transplantation rénale répond à de nombreux impératifs. Ainsi, un rein d’une personne de groupe sanguin A ne peut pas être transplanté à une personne de groupe B. Et inversement. En revanche, transformer le groupe sanguin de l’organe en O, c’est-à-dire universel, permettrait de passer outre ce prérequis.

Cette transformation est sur le point de devenir réalité. Dans un projet financé par l’association Kidney Research UK, des chercheurs britanniques ont réussi à modifier le groupe sanguin de trois reins de donneurs décédés.

Pour ce faire, les scientifiques ont utilisé une machine de perfusion normothermique. Il s’agit là d’un appareil qui se connecte au rein pour faire passer le sang oxygéné à travers l’organe afin de mieux le conserver pour une utilisation future.

Ils ont ainsi pu faire passer du sang infusé avec une certaine enzyme à travers le rein décédé.  « Cette enzyme a agi comme des ciseaux moléculaires », expliquent les auteurs. « Ce qui a permis d’éliminer les marqueurs de groupe sanguin qui tapissent les vaisseaux sanguins du rein, entraînant ainsi la conversion de l’organe. » En clair, « en prenant des reins humains de type B et en pompant l’enzyme à travers l’organe, nous avons constaté en quelques heures seulement que nous avions converti ce rein de type B en un rein de type O. »

Une avancée majeure pour les populations minoritaires

Outre la prouesse technique, cette découverte offre une promesse aux groupes ethniques minoritaires qui, comme l’expliquent les chercheurs « sont plus susceptibles d’avoir un sang du groupe B. Et les dons actuels dans ces populations sont faibles.  En 2020 et 2021, un peu plus de 9 % du total des dons d’organes provenaient de donneurs noirs et de minorités ethniques, tandis que 33 % de la liste d’attente pour une greffe de rein appartiennent à ces populations. »

L’équipe de Cambridge doit maintenant tester comment le rein de type O nouvellement modifié réagira au groupe sanguin habituel d’un patient dans son approvisionnement en sang normal.

  • Source : Université de Cambridge

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Charlotte David

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