Un grand cœur c’est bien…

28 juin 2002

Mais un gros cœur, cela peut être ennuyeux. Voire vraiment grave ! Deux ventricules, droit et gauche, constituent la pompe cardiaque : le gauche envoie le sang oxygéné à tout le corps, sauf aux poumons qui reçoivent du sang non-oxygéné en provenance du ventricule droit. Comme tout muscle, le ventricule gauche se développe excessivement lorsqu’il est plus sollicité qu’à la normale. Il « s’hypertrophie. »

Chez certains sportifs très entraînés, cette hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) peut-être naturelle. Mais il arrive souvent qu’elle soit pathologique : rarement par atteinte du muscle cardiaque, plus souvent à cause d’un problème sur une valve cardiaque et très souvent encore – c’est le cas de 45% des hypertendus après 45 ans – en raison d’une hypertension artérielle (HTA).

Le problème est que la plupart du temps cette HTA ne se traduit par aucun symptôme. Il faut un électrocardiogramme (ECG) voire une échocardiographie pour que le cardiologue identifie le trouble. C’est grave dans la mesure où l’hypertrophie ventriculaire aggrave le risque induit par l’hypertension, multipliant par six le risque de mort subite de cause cardiovasculaire.

Devant tout essoufflement dont la cause ne paraît pas évidente, la vigilance s’impose. Et en cas d’hypertension, le traitement doit être respecté scrupuleusement. Menée sur plus de 9000 sujets âgés avec une HVG documentée, l’étude LIFE – Losartan Intervention for Endpoint –, a montré qu’il est possible non seulement de normaliser la tension, mais aussi de réduire l’hypertrophie ventriculaire. Une façon efficace de lever la menace de mort subite qui pèse sur ces malades.

  • Source : Dunn et Pfeffer, N. Eng J Med 1999 ; 340 : 1279-80, Le Quotidien du Médecin N°7092

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