











©Inserm, MC Hobatho
Reconstituer intégralement une articulation abîmée ! C’est le défi lancé par une équipe de l’Université de Strasbourg. Ces chercheurs ont en effet mis au point un implant vivant incluant des facteurs de croissance de l’os ainsi que des cellules souches. Un essai clinique pourrait démarrer en 2016 pour tester cette innovation chez des patients présentant des lésions au niveau du genou.
Réparer le cartilage d’une articulation en cas de lésion ou de dégénérescence n’est pas une mince affaire ! « A l’heure actuelle, la stratégie (en dehors de la pose d’une prothèse) consiste à injecter dans l’articulation du patient un échantillon de ses propres cellules de cartilage », expliquent les chercheurs. « Or en cas de dégénérescence, il est très rare de développer des symptômes au stade de l’érosion. La douleur apparaît quand le cartilage a totalement disparu et que l’os sous-chondral, situé juste en-dessous, commence à s’abîmer. Il est alors nécessaire de s’attaquer à la réparation des deux couches : l’os et le cartilage. »
Les auteurs ont ainsi créé un implant composé de deux compartiments dédiés :
Si cette technique peut sembler complexe, Nadia Jessel-Benkirane, co-auteur de ce travail prend le temps d’illustrer : « Imaginez la membrane nanofibreuse comme une feuille de papier déposée par le chirurgien sur l’os abîmé. Immédiatement après, il dépose la seconde couche contenant les cellules souches et termine son intervention. Ensuite, le travail se fait seul ! L’objectif est d’obtenir une régénération totale de l’articulation (os sous-chondral et cartilage) dans les mois qui suivent ». C’est simple, non ?
Transformer l’essai en 2016
Les chercheurs ont d’ores et déjà breveté cet implant et viennent de créer une start-up, ARTiOS Nanomed SAS, pour concrétiser ce projet. Début 2016, une demande de financement sera déposée dans le cadre des programmes européens de recherche Horizon 2020, afin d’être en mesure de lancer un premier essai chez l’être humain. Il inclura 62 patients présentant des lésions du genou, dans trois pays dont la France.
Source : Unité 1109 Inserm/Université de Strasbourg, 12 octobre 2015
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon
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