Un malade bien informé se soigne mieux…
09 mai 2006
“C’est un appel aux médecins que je veux lancer. Pour qu’ils prennent vraiment en compte la nécessité d’assurer aux victimes d’ostéoporose, des apports suffisants en vitamine D.”
Gabriele Suppan, responsable de la Ligue autrichienne pour la Santé osseuse, n’a pas mâché ses mots à Vienne, devant les participants au 6ème Congrès européen sur les aspects cliniques et socio-économiques de l’ostéoporose et de l’arthrose (ECCEO).
Une étude internationale, menée en Autriche donc mais aussi en Grande-Bretagne et au Mexique, a montré en effet que d’un pays à l’autre il existe des inégalités flagrantes dans l’accès aux soins et l’observance des traitements. Et que l’information dispensée aux malades par les médecins joue un rôle majeur à cet égard.
En Autriche par exemple, en plus du traitement (par biphosphonates) de leur maladie 89% des femmes soignées pour ostéoporose se voient prescrire du calcium et de la vitamine D. Mais elles ne sont que 20% à les prendre régulièrement. Corrélativement, 21% des Autrichiennes assurent que leur médecin ne leur a jamais expliqué l’importance de la vitamine D pour une bonne prise en charge de l’ostéoporose !
En Grande-Bretagne, il en va tout autrement. L’accès aux soins est moins bon puisque seulement 32% des femmes se voient prescrire vitamine D et calcium. En revanche, elles sont très observantes (98% de respect de la prescription !) même si les médecins ne les informent jamais (69% des cas) de l’importance du traitement. D’ailleurs 11% des praticiens britanniques estiment “qu’il n’est pas utile que les malades comprennent le rôle du calcium et de la vitamine D” pour se traiter !
Quant au Mexique où 27% seulement des patientes ont accès à ces suppléments, elles sont 92% à les prendre quotidiennement, avec ponctualité. Moins d’une malade sur deux (43%) se plaint de n’avoir pas été informée par son médecin et… 76% des praticiens pensent que leurs malades “en savent assez sur le calcium et la vitamine D pour se traiter convenablement.”
Moralité ? Médicament gratuit équivaut souvent à médicament mal pris. Et le déficit en information par le médecin réduit toujours l’observance. Un critère majeur de succès, comme l’a souligné le Pr Silvano Adami de Vérone, en Italie. “Moins de 54% des patientes traitées par biphosphonates prennent leurs suppléments de calcium et vitamine D” a-t-il souligné au cours d’une intervention.
“Et dans ces conditions le gain de densité minérale osseuse est très diminué au fil du traitement. A l’inverse nous avons comparé deux groupes de femmes traitées par le même biphosphonate. Certaines avaient le médicament dans sa forme classique, les autres recevant le même produit associé à de la vitamine D. Dans le même comprimé. Dans ce dernier groupe, le taux sérique de vitamine D est resté supérieur au minimum critique. Ainsi même lorsque les patientes ne pouvaient supporter les suppléments de calcium -qui peuvent provoquer constipation ou troubles gastriques, n.d.l.r.- cet apport automatique en vitamine D leur a permis d’assimiler correctement le calcium apporté par l’alimentation.“