Un médicament efficace pour prévenir le VIH !
25 février 2015
Les résultats de l’étude Ipergay ont été présentés à la 22e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) à Seattle. ©ANRS
Chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la prise d’un traitement antirétroviral préventif (Truvada®) au moment des rapports diminue de 86% le risque d’infection au VIH. Ce résultat prometteur ressort de l’étude Ipergay menée par l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les Hépatites (ANRS).
L’étude ANRS Ipergay, a été menée à partir de 2012 chez 414 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) dans le cadre d’un essai randomisé en double aveugle. Autrement dit la moitié du groupe prenait du Truvada® au moment des rapports sexuels, l’autre un placebo.
Tous les participants ont bénéficié d’un ensemble de mesures de prévention : conseils individualisés, distribution de préservatifs et de gel, dépistages répétés du VIH, dépistage et traitement des autres infections sexuellement transmissibles, vaccination contre les hépatites B et A, mise à disposition du traitement post-exposition… Après un suivi moyen de près de 13 mois, les chercheurs ont constaté que 16 hommes ont été infectés par le VIH : 14 dans le bras « placebo » et 2 dans le groupe « Truvada® ». Le risque relatif d’infection est donc diminué de 86%.
Par ailleurs, les deux personnes infectées avaient en réalité interrompu la prise du traitement préventif. Ce dernier a été globalement bien toléré. « Il n’a pas engendré plus d’effets secondaires graves que le placebo », indique l’ANRS. Il a en revanche provoqué des nausées et des douleurs abdominales.
« Si nous apportons ce jour une réelle innovation dans la prévention du VIH, nous avons également innové dans la manière dont nous avons mené la recherche, en établissant un partenariat très original avec le monde associatif », déclare le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS. « Avec l’association AIDES d’une part, qui a construit avec nous le protocole de recherche, en a co-assuré le suivi (…). Mais aussi le comité d’associations LGBT d’autre part, qui a veillé tout au long de l’étude à ce que soit garanti l’intérêt des participants à la recherche ».