Un meurtrier au Top !

14 septembre 2006

Un mort pour dix ascensions réussies ! La proportion est saisissante et surtout “elle ne diminue pas” s’inquiète un médecin britannique, par ailleurs alpiniste. Depuis 1953 l’Everest -avec ses 8 550 mètres- reste toujours aussi meurtrier.

Depuis un demi-siècle, “l’Everest n’a pas changé” explique Andrew Sutherland. “De notre côté, nous avons une meilleure connaissance du phénomène d’acclimatation, les équipements se sont perfectionnés, les voies d’accès sont désormais bien connues. Il semblerait logique que la mortalité diminue“. Or c’est loin d’être le cas.

En 2006, déjà 15 alpinistes se sont tués en gravissant le plus haut sommet de l’Himalaya. Un bilan terrible, proche du “record” de 1996. Cette année-là, 16 personnes sont mortes, dont 8 en une seule nuit, emportées par une tempête.

Les hautes altitudes en cause
La plupart succombent d’épuisement ou des suites d’une blessure. Et “contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne s’agit pas que de grimpeurs inexpérimentés“. Lesquels en tout état de cause, ne doivent pas être si nombreux sur le toit du monde… Pour Sutherland, si la mortalité ne diminue pas, c’est tout simplement à cause de l’altitude.

Une large part de décès est liée à la haute altitude, qui provoque des oedèmes cérébraux ou pulmonaires” poursuit-il. Ils frappent des personnes qui vont non pas au-delà de leurs possibilités physiques mais de leur capacité à s’adapter à de si hautes altitudes.

Le problème ? C’est qu’il est impossible de prévoir la réaction de son organisme à 8500 mètres d’altitude… sans y aller. Alors un conseil, “plutôt que de penser à la montée en elle-même, il vaut mieux se focaliser sur son état de santé“. Tout en gardant à l’esprit qu’après l’ascension, il y a la descente…

  • Source : British Medical Journal, Vol.333, n°7565 - Photo Irina Efremova / Fotolia

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