Un nez qui a de la mémoire

29 mars 2011

Nous sommes tous capables de fredonner notre chanson préférée ou de visualiser le visage de l’être aimé. Mais sommes-nous en mesure d’imaginer – et de littéralement « ressentir » – l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, ou encore du café juste torréfié ? Pour répondre à cette question, une équipe pluridisciplinaire s’est intéressée à des « nez professionnels ». Résultat : leurs prouesses olfactives ne seraient finalement pas (seulement) innées…

Deux équipes de l’INSERM et du CNRS à Lyon et Grenoble, ont en effet comparé les IRM fonctionnelles d’étudiants en école de parfumerie, à celles de parfumeurs professionnels. Seule consigne : imaginer le parfum de substances odorantes. Résultat : dans les deux groupes, les auteurs ont constaté que les mêmes aires cérébrales étaient activées pendant la perception et l’imagination des odeurs. Une disparité s’est toutefois manifestée entre les étudiants et les professionnels, les premiers ayant besoin de davantage de temps que les seconds pour « imaginer » une odeur…

L’imagerie mentale olfactive procèderait donc, des mêmes cheminements que l’imagerie mentale visuelle ou auditive : par l’activation d’images, de souvenirs. Plus le cerveau est entraîné – ce qui est évidemment le cas des « nez » professionnels – plus la communication neuronale se fait rapidement. En clair, et comme pour toute activité de répétition, telle les tables de multiplication, l’entraînement au quotidien améliore notre mémoire, fut-elle nasale.

  • Source : Etude menée par Jane Plailly, Jean-Pierre Royet chercheurs au laboratoire Neurosciences Sensorielles Comportement Cognition (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) et Chantal Delon-Martin, chercheur à l'Institut des Neurosciences de Grenoble (Inserm/Université Joseph Fourier) ; Human Brain Mapping, 8 mars 2011

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