Un nouveau coronavirus, parti pour rester ?

11 décembre 2012

Neuf cas confirmés dont cinq morts, et bien des questions sans réponses. Les recherches se poursuivent à travers le monde pour cerner le nouveau coronavirus proche du SRAS, qui sévit actuellement au Moyen-Orient. Est-il vraiment similaire à celui du SRAS ? Comment se propage-t-il ? Quel est son « réservoir » naturel ? Peut-il être rapidement éliminé ? Les premiers éléments de réponses n’incitent pas à l’optimisme.

Le Dr Christian Drosten et son équipe de l’Université de Bonn (Allemagne) suivent à la trace ce nouveau coronavirus répondant au nom de code hCoV-EMC. « Bien qu’il ne semble pas se transmettre d’homme à homme, le taux de mortalité élevé (dont il est responsable) et le fait que son réservoir n’ait pas encore été identifié sont particulièrement inquiétants », explique-t-il.

Une porte d’entrée différente de celle du SRAS. Pour l’heure, les médecins ont constaté que ce coronavirus entraînait une pneumonie sévère et bien souvent aussi, une insuffisance rénale. « Il est effectivement proche du SRAS et entraîne le même type d’affections », poursuit le Dr Drosten.

A partir de ce constat, l’enjeu est de trouver la porte d’entrée de ce virus dans l’organisme. Utilise-t-il le même récepteur cellulaire que le SRAS, ce qui faciliterait grandement l’approche ? « La réponse est clairement non », enchaîne Drosten. « Et nous ignorons encore le récepteur en question ».

Les scientifiques allemands sont également en quête du réservoir naturel de ce coronavirus. Comme ce fut le cas du SRAS, la piste menant aux chauves-souris est suivie de près. « Notre étude montre que le hCoV-EMC peut infecter des cellules de différentes espèces de chauve-souris ce qui est totalement inhabituel pour un coronavirus ». Et ce n’est pas tout ! « Il peut aussi infecter des porcs, ce qui laisse supposer qu’il existe un récepteur commun à ces animaux ».

Un réservoir inépuisable ? Pour Drosten, cette nouvelle n’est pas forcément réjouissante. « Si ce récepteur est présent par exemple à la surface des poumons, il est cohérent de penser que ce virus puisse se transmettre de l’animal à l’homme et ensuite de l’homme à l’animal etc. Voilà qui le rendrait particulièrement difficile à éliminer… »

  • Source : American Society of Microbiology, 11 décembre 2012

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