Covid-19: un nouveau test pour évaluer le risque de transmission
12 août 2021
Identifier quels patients testés positifs à la Covid-19 risquent de la transmettre et lesquels vont développer une forme grave. Voici ce que promet le test mis au point par une équipe française. Présentation.
Toute personne dépistée positive à la Covid-19 doit à ce jour s’isoler car les tests actuels ne permettent pas de définir si le virus est actif (c’est-à-dire vivant) ou inactif (mort) au moment du prélèvement. Et donc de déterminer le risque individuel de transmettre la maladie. Un nouveau test mis au point par des équipes françaises* propose d’évaluer la réponse antivirale interféron de type I (IFN-I) au niveau nasal à cette fin. En effet, l’interféron de type I constitue un marqueur d’une infection active.
Les chercheurs ont ainsi observé que la « réponse IFN-I nasale était proportionnelle à la quantité de virus, elle-même liée au risque de transmission ». L’utilisation de ce test pourrait donc permettre d’identifier « des patients à risque de transmission du virus, et réciproquement aider à éviter les mesures de quarantaine aux patients qui ne représenteraient pas ou plus une source possible de contamination ». Comment ? « S’il y a un peu de virus et pas d’IFN-I dans votre prélèvement, vous avez été malade mais n’êtes plus contagieux », décrit le Dr Sophie Trouillet-Assant, chercheuse-associée signataire de l’étude. « A l’inverse, s’il y a une grande quantité de virus et d’IFN-I, cela plaide en faveur d’un isolement. »
Prévoir les formes graves
Autre atout de ce test : sa capacité à identifier les personnes infectées à risque de développer de formes graves. Dans ce cas, « les prélèvements peuvent contenir une grande quantité de virus mais pas d’IFN-I », précisent les auteurs. Ce sont les résultats de travaux réalisés en mai 2020 qui ont mis les chercheurs sur cette piste. Les données de ces études avaient en effet mis en évidence « l’absence de détection dans le sang d’IFN-I chez environ 20% des patients hospitalisés en réanimation pour une forme grave de la Covid-19 ».
L’absence d’IFN-I s’explique par la présence d’autoanticorps anti-IFN-I. « La mesure de la réponse IFN-I au niveau nasal et l’évaluation de la présence d’auto-anticorps dans le sang pourraient ainsi être utilisées pour (…) identifier ceux à risque de développer une forme grave de la maladie, et ce dès le début de l’infection, au moment de l’écouvillonnage pour le dépistage standard du SARS-CoV-2 », concluent les chercheurs.
*des services cliniques des Hospices Civils de Lyon et du CHU de St Etienne, des chercheurs de l’Université Claude Bernard Lyon 1, d’Université de Paris, de l’Inserm, du CNRS, et de l’ENS de Lyon au Centre International de Recherche en Infectiologie (équipes VirPath, LYACTS, GIMAP) et du laboratoire commun des Hospices Civils de Lyon – bioMérieux en collaboration avec les équipes AP-HP, Inserm, Université de Paris à l’institut des maladies génétiques Imagine (hôpital Necker enfants malades – AP-HP)