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La prééclampsie se caractère par une élévation de la pression artérielle après la 20e semaine d’aménorrhée et la présence de protéines dans les urines. Cette pathologie de la grossesse résulte d’un dysfonctionnement du placenta – lequel assure les échanges entre le fœtus et la mère – conduisant notamment à une mauvaise vascularisation. Et ses complications peuvent être mortelles.
C’est pourquoi une prise en charge est indispensable. Lorsqu’il existe des antécédents, le traitement préventif consiste en une prise d’aspirine. Afin d’améliorer cette prévention, l’équipe du Dr. Daniel Vaiman (Institut Cochin, Inserm/CNRS/Université Paris Cité) et celle du Dr Miria Ricchetti (Département de biologie du développement et cellules souches, Institut Pasteur/CNRS) * ont mené des travaux ciblés sur l’aspect génétique de la maladie.
Le premier gène identifié impliqué dans les formes familiales de prééclampsie est celui du facteur de transcription STOX1, qui agit sur la production du monoxyde d’azote (NO). Ce dernier, « puissant agent vasodilatateur » est nécessaire pour dilater les vaisseaux sanguins et favoriser les afflux vers le placenta. Or dans le cas de la prééclampsie, il est détourné du placenta et vient donc à manquer au réseau vasculaire placentaire.
C’est cette voie qu’ont choisi de cibler les chercheurs. Comme le monoxyde d’azote est produit par une famille d’enzymes, les oxyde nitrique synthases (NOS), ils ont mené des essais sur eux. Résultat, en traitant le placenta avec le BH4 (ou tétrahydrobioptérine), un cofacteur qui stabilise l’enzyme NOS produisant le NO, les défauts identifiés dans les cellules placentaires ont été corrigés.
Plus concrètement, « l’administration de BH4 sur les deux modèles de rongeurs (pré-éclamptiques) a permis de restaurer le poids placentaire et le poids fœtal », se réjouissent les auteurs. Enfin, « le traitement a permis de corriger au niveau maternel la pression artérielle, l’excès de protéines dans les urines et les anomalies cardiovasculaires. »
Voici donc une piste très prometteuse. « Le traitement combinant le BH4 et l’aspirine pourrait être une solution thérapeutique ultime pour de nombreux cas de prééclampsie », concluent les auteurs. Reste à valider cette hypothèse par des études cliniques.
A noter : En France, 1 à 2 % des grossesses s’accompagnent de prééclampsie. Dans 10 % des cas, cette dernière évolue vers une forme sévère.
*avec le Dr. Laurent Chatre, ainsi qu’une équipe américaine du Mississipi
Source : CNRS – Ameli.fr
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche
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