Un nouvel outil pour repérer les violences faites aux femmes
25 novembre 2022
Comme chaque année depuis 1999, ce 25 novembre marque le coup d’envoi d’une série d’événements en relation avec la lutte contre les violences faites aux femmes. A l’origine de cette journée, les Nations-Unies appellent à « un soutien renforcé envers l’activisme pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ». En France, la HAS et l’Assurance-maladie dotent les généralistes d’un nouvel outil de repérage.
A travers le monde, « plus d’une femme sur trois subit des violences basées sur le genre au cours de sa vie », rappelle l’ONU Femmes, l’entité de l’ONU consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. « Violation des droits humains la plus répandue dans le monde », elle a été accentuée par la pandémie de COVID-19 et « sa prévalence est maintenant encore accrue par les crises croisées du changement climatique, des conflits mondiaux et de l’instabilité économique ».
Ce difficile état des lieux ne s’arrête pas là : comme de nombreux observateurs, l’ONU Femmes constate qu’un recul en matière de droits des femmes est en cours dans le monde. Les mouvements antiféministes et les attaques contre les femmes défenseures des droits humains et les activistes « sont en hausse », « le statut juridique des droits des femmes est de plus en plus menacé dans de nombreux pays »… En Iran bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis avec la révocation du droit à l’avortement, également menacé dans certains pays d’Europe.
D’où l’appel explicite des Nations-Unies au soutien renforcé « envers l’activisme pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ». Celle qui réduit leurs droits et celle qui mutile les corps et les âmes : qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, toutes les violences sont concernées, de la mutilation génitale féminine au harcèlement, en passant par le trafic d’êtres humains et les violences conjugales, jusqu’au féminicide.
En France, un outil d’aide au repérage des violences
C’est dans ce contexte et à cette occasion que la Haute autorité de santé (HAS) et l’Assurance-maladie ont décidé de généraliser une expérimentation menée auprès de plus d’un millier de médecins généralistes. Ces derniers sont désormais incités à interroger toutes leurs patientes, « pour savoir si elles ont vécu ou vivent des violences conjugales ». Au moyen d’un « outil d’aide au repérage des violences conjugales » qui tient sur une page, l’enjeu est de normaliser le sujet chez ces professionnels de premier recours.
Les médecins généralistes sont en effet les interlocuteurs privilégiés des femmes victimes, avant les forces de l’ordre et les associations, précise le document diffusé aux médecins par l’Assurance-maladie. Des questions simples, telles que « comment ça se passe à la maison/avec votre partenaire ? » peuvent permettre d’aborder le sujet. Et ce dépistage systématique fonctionne, indique le document : « vous avez trois fois plus de chances de dépister des violences en posant directement la question ».
A noter : La campagne de l’ONU, baptisée « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre », se poursuit jusqu’au 10 décembre, jour de Journée internationale des droits humains. Pour agir et faire un don, rendez-vous ici.