Un pacemaker contre les apnées du sommeil
20 décembre 2011
Enfin du neuf, et surtout de la simplicité, dans la prise en charge du syndrome d’apnée obstructive du sommeil obstructive (SAOS) ! De nouveaux dispositifs sont en effet à l’essai, et donnent des résultats qui semblent prometteurs. La fin des masques et autres prothèses dentaires anti-apnées est-elle proche ? Un « pacemaker » est actuellement en cours d’essais par une équipe de l’hôpital Foch de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine (92).
Le SAOS est un trouble de la dynamique respiratoire caractérisé comme son nom l’indique, par des apnées inconscientes lors du sommeil. Sans même s’en rendre compte le plus souvent, le dormeur est alors victime de « micro-réveils » qui lui permettent de reprendre son souffle. A long terme, il peut souffrir d’endormissements involontaires dans la journée. Ceux-ci sont alors à l’origine d’une perte de concentration au travail, voire d’accidents de la route chez certains conducteurs, par exemple…
Il faut savoir aussi que le SAOS retentit sur tout l’organisme. A chaque apnée, le cerveau et le cœur subissent un stress important par manque d’oxygène. En l’absence de traitement, les risques de maladies cardiaques et vasculaires sont augmentés. Et près de 2,4 millions de Français sont concernés !
Le système actuellement expérimenté à Suresnes, ressemble à un pacemaker cardiaque. Il comporte deux électrodes implantées sous anesthésie générale. La première, placée entre deux côtes, détecte le mouvement d’inspiration du patient endormi. Elle émet alors un signal qui est détecté par le boitier du pacemaker. Ce dernier à son tour, transmet une impulsion électrique à la seconde électrode, implantée sous une clavicule. Celle-ci, étant reliée au nerf lingual, la langue est stimulée et se déplace vers l’avant, ce qui prévient toute mise en apnée. A la fin du mouvement d’inspiration la stimulation cesse, et l’expiration se déroule normalement.
L’hôpital Foch est le premier centre hospitalier en France, à réaliser cet essai. Celui-ci est mené en simultané avec une dizaine d’établissements américains et européens. A ce stade, les résultats paraissent prometteurs. Sur 100 patients implantés depuis un an, le taux de succès dépasse en effet 80%. Si tout se passe bien, une application plus large de cette technique d’ici deux à trois ans.
Des traitements lourds
Aujourd’hui, les moyens de traiter l’apnée du sommeil sont assez limités, et surtout inconfortables. Le premier impératif très souvent, est d’obtenir une perte de poids lorsque le patient est obèse ou en surpoids. Elle est souvent associée au port d’un masque de ventilation nocturne, utilisé pour envoyer en permanence de l’air sous pression positive au malade. C’est donc un dispositif à pression positive continue (PPC). Autre possibilité : le recours à une prothèse dentaire, qui permet d’avancer la langue et d’éviter ainsi la mise en apnée. C’est peu dire que ces équipements ne facilitent pas l’endormissement du malade… et de sa voisine ! A moins que ce ne soit l’inverse. Autant dire que la nouvelle technique si elle voit le jour, va intéresser du monde.