Un partenariat OMS/secteur privé contre la maladie de Chagas

23 avril 2007

L’OMS renforce son programme de lutte contre la maladie de Chagas, ce « tueur silencieux » qui frappe encore près de 9 millions de personnes dans de nombreux pays. L’Organisation vient en effet de signer un partenariat avec Bayer HealthCare.

La compagnie pharmaceutique allemande s’est engagée auprès de l’OMS à lui « fournir gratuitement 2,5 millions de comprimés de nifurtimox, afin de renforcer son programme d’éradication de la maladie. » Le nifurtimox est un des deux médicaments efficaces contre Chagas. Ce don « permettra le traitement d’environ 30 000 patients pendant 5 ans ».

La maladie de Chagas, apparentée à la trypanosomiase africaine, a essentiellement frappé pendant des décennies les populations des régions rurales d’Amérique latine. Mais les grandes migrations, les transfusions sanguines et le manque de contrôle au sein des banques de sang de nombreux pays ont entraîné la multiplication des infections en dehors du Sous-Continent américain. Aujourd’hui, Chagas est présente en Europe et dans plusieurs régions des Etats-Unis. Ses symptômes sont silencieux et n’apparaissent souvent que plusieurs années – voire des décennies ! – après que le patient eut été contaminé par les déjections souillées de son vecteur, les insectes triatomes.

La plupart des porteurs de la maladie ignorent leur état. L’infection peut « dormir » pendant des décennies, avec des complications notamment cardiaques pouvant entraîner des handicaps et parfois même la mort. Comme le précise l’OMS, « ce tueur silencieux provoque le lent gonflement des organes internes »… Jusqu’à présent, les programmes pour contenir la maladie de Chagas étaient limités à l’Amérique latine, avec des résultats d’ailleurs significatifs. Le nombre de cas y a été réduit de moitié, passant de 16-18 millions en 1990 à environ 9 millions en 2006. « En étendant son réseau de contrôle de la maladie du niveau régional au niveau mondial », l’OMS espère que « l’élimination totale de cette maladie pourra devenir possible. »

  • Source : OMS, 13 avril 2007

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