Un psoriasis et des douleurs articulaires : Et si c’était une même maladie ?
22 juillet 2013
Un quart des patients atteints d’un psoriasis développe un rhumatisme psoriasique. ©Phovoir
L’arrivée des beaux jours peut aussi être une source d’interrogations pour les patients souffrant de psoriasis. Et pour cause, cette dermatose est généralement améliorée par une exposition prudente au soleil mais, par peur du regard des autres, bon nombre de malades n’ose pas s’exposer. Au-delà de la peau, cette affection inflammatoire chronique peut parfois être associée à des douleurs rhumatismales spécifiques. Les spécialistes parlent de rhumatisme psoriasique.
Le psoriasis puis les rhumatismes. Cette affection est très méconnue. « Nous estimons pourtant que 24% des patients atteints d’un psoriasis vont développer un rhumatisme psoriasique », explique le Pr Denis Jullien, dermatologue au CHU de Lyon. « Dans 80% des cas le psoriasis précède l’apparition des rhumatismes. Pour la moitié des patients concernés, il se passe même 10 à 12 ans avant que ne surviennent les douleurs rhumatismales ».
Certaines localisations du psoriasis, comme sur les ongles, les plis inter-fessiers, voire le cuir chevelu peuvent s’associer plus fréquemment à un rhumatisme. Les signes articulaires sont nombreux. « Cela va se manifester par un gros orteil, un ou plusieurs doigts gonflés et inflammatoires, des douleurs au niveau du tendon d’Achille, sous la plante des pieds. En particulier le matin », précise l’expert. « La paroi thoracique peut aussi être douloureuse ».
Le Pr Jullien cite également des manifestations inflammatoires qui doivent alerter. Pour certains patients, seules quelques articulations peuvent être concernées au niveau des poignets, des doigts, des mains, des genoux, des chevilles. Pour d’autres, ces douleurs seront davantage localisées dans les cervicales, les lombaires, les fesses. Les destructions articulaires sont irréversibles mais « il est possible de les prévenir avec un suivi et une prise en charge adaptée ».
Qui consulter ? « Si on est suivi pour un psoriasis, il ne faut pas hésiter à signaler à son dermatologue, la présence de douleurs articulaires », recommande le médecin. « L’important est de l’alerter. Nous remarquons que les patients négligent souvent le fait qu’ils aient pu ressentir, quinze jours ou trois semaines auparavant, des douleurs au niveau des articulations. Généralement, celles-ci ont été traitées en automédication avec des anti-inflammatoires. Et elles sont passées ». De la même façon, quand vous êtes avec votre rhumatologue ou votre médecin généraliste, pensez à lui faire part d’une éventuelle apparition de plaques de psoriasis.
Pas de coups de soleil. En cette période estivale, le Pr Jullien insiste enfin sur les liens façon ‘je t’aime, moi non plus’ entre le soleil et le psoriasis. « Il est vrai que la photothérapie fait partie des traitements », explique-t-il. Mais elle doit être réalisée en cabinet médical. Le médecin s’empresse toutefois d’ajouter que « Ce n’est pas une raison pour s’exposer sans protection toute la journée au soleil. » Bien au contraire. Comme tout le monde, les patients doivent aussi y faire attention à cause, bien sûr, des risques de mélanome et de carcinome cutané.
Pour en savoir plus sur cette affection rendez-vous sur le site de l’Association Française de Lutte Contre le Psoriasis (APLCP) à l’adresse : www.aplcp.org. Vous pouvez également envoyer un courrier électronique à l’adresse information@aplcp.org. Ou enfin appeler le 01 42 39 02 55.
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet