Un robot ouvre la voie à la micro-chirurgie des cordes vocales
06 mars 2015
©L. Godard/UFC
Dans le cadre d’un projet européen, un premier prototype de robot endoscopique montre de belles perspectives d’avenir dans le cadre de la micro-chirurgie laser des cordes vocales. Même s’il vient à peine de passer les tests précliniques, ce dispositif devrait, à terme, apporter une véritable valeur ajoutée à la chirurgie de la voix (phonochirurgie) mais aussi, pourquoi pas, à celle du tube digestif.
Intervention des plus précises, la chirurgie des cordes vocales concerne le plus souvent les lésions cancéreuses, essentiellement liées au tabac. Mais aussi, selon le CNRS, de plus en plus souvent, des lésions bénignes chez les personnes qui sollicitent beaucoup leur voix. Cette opération « nécessite, afin de garantir la préservation de la voix du patient, une précision de l’ordre de 50 à 100 micromètres (environ le diamètre d’un cheveu). »
Problème, à l’heure actuelle, la chirurgie utilise un laser dont la source est située à… 40 centimètres de la bouche du patient. Vous l’aurez compris, cela limite la précision du geste. Par ailleurs, le chirurgien opère à travers un microscope, et le tissu à traiter doit être dans le champ de visée, « ce qui implique une position très inconfortable pour le patient, source de douleurs cervicales post-opératoires », continue le CNRS.
C’est là qu’intervient le projet européen µRALP (prononcez « Microralp »). L’Institut italien des technologies, associé à l’Institut FEMTO-ST (Franche-Comté Electronique, Mécanique, Thermique et Optique) et au CHRU de Besançon a développé un robot dédié à « la chirurgie assistée des cordes vocales ». Il s’agit d’un endoscope flexible qui permet donc de visualiser les cordes vocales et d’amener la source laser à l’intérieur du patient, à 20 millimètres de sa cible.
Une prouesse technique
Concrètement, l’endoscope embarque toute une technologie : éclairages en lumière froide, deux caméras miniatures pour assurer une vision en 3D…. Grâce aux images fournies, le chirurgien va pouvoir déterminer, sur tablette tactile, la trajectoire que devra prendre le laser chirurgical (lui aussi inclus dans l’endoscope).
A l’heure actuelle, des essais précliniques sont effectués sur des cadavres à l’institut d’anatomie de l’Université de Franche-Comté pour la validation du concept du prototype actuel. « A terme, ce dispositif médical apportera une véritable valeur ajoutée à la phonochirurgie », conclut le CNRS. « En outre, les dispositifs conçus dans le cadre du projet μRALP pourront être utilisés dans d’autres systèmes robotiques chirurgicaux. Ainsi, l’institut FEMTO-ST et le CHRU travaillent déjà à la conception d’un endoscope pour la micro-chirurgie laser du tube digestif. »