Un safari ? D’accord, mais sans mouche tsé-tsé !

29 septembre 2009

Chaque année, une poignée de cas de trypanosomiase africaine – plus connue sous le nom de maladie du sommeil – sont importés vers la France depuis l’Afrique. Seuls 26 ont été répertoriés entre 1980 et 2004. Mais à en croire une équipe d’infectiologues, ce nombre pourrait fortement augmenter au cours des prochaines années, en raison de la popularité croissante des safaris.

Gare aux mouches tsé-tsé. La maladie du sommeil est due à un parasite appelé Trypanosoma, transmis à l’homme par la piqûre d’une glossine, autrement dit une mouche tsé-tsé. En l’absence de traitement, son issue est toujours fatale.

Dans 9 cas sur 10, elle est due à T.b. gambiense, « qui provoque une forme chronique de la maladie », explique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Une personne peut être infectée pendant une longue période sans présenter de symptômes. Mais quand ils surviennent (état confusionnel, troubles sensoriels, de la coordination, du sommeil…), « elle est déjà à un stade avancé et le système nerveux central est atteint ». Dans un cas sur dix, cette maladie est causée par le parasite T.b. rhodesiense, présent en Afrique orientale et australe. Cette forme de trypanosomiase est à l’origine d’une infection aiguë qui survient quelques semaines après la piqûre. La maladie envahit alors rapidement le système nerveux central.

Prudence en safari. « Les médecins européens doivent s’attendre à voir plus de cas de maladie du sommeil », insiste le Dr Philippe Gautret (Hôpital Nord, Marseille). Avec 12 autres médecins de 10 pays, il vient de publier une étude dans Eurosurveillance, le bulletin d’information européen sur les maladies infectieuses.

Les auteurs mettent surtout en garde les touristes, adeptes des safaris et autres trekkings dans des pays d’Afrique subsaharienne, « où la maladie sévit à l’état endémique ». Et de citer l’Ouganda, la Tanzanie, mais aussi de nouvelles destinations comme le Malawi, le Rwanda et la Zambie.

Pas de couleur bleue. « Même si de nombreux touristes se font piquer chaque année, tous ne développent pas la maladie » relativisent les auteurs. Sur place, la prudence est toutefois de rigueur. « Les mouches tsé-tsé sont surtout actives en journée » précisent-ils. Alors gare aux siestes sous un arbre à palabres…

Bon à savoir également, « elles sont particulièrement attirées par les couleurs sombres, avec une préférence pour le bleu ». Evitez également les contrastes et privilégiez les pantalons plutôt que les bermudas, et les chemises à manches longues, que vous aurez au préalable imprégnées d’un insecticide. La perméthrine par exemple. Avant de partir, demandez conseil à votre pharmacien.

  • Source : Eurosurveillance, vol.14, issue 36 OMS, Aide-mémoire n°259

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