Un serpent dans la maison !

25 novembre 2011

Certaines espèces de serpents peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres de long à l’âge adulte, et la durée de vie de ces reptiles peut atteindre 20 à 30 ans… Considéré comme un nouvel animal de compagnie (NAC), le serpent n’est donc vraiment pas un animal domestique comme les autres. Quelle espèce choisir pour débuter ? Dans quel type de vivarium l’installer ? Que lui donner à manger ? Et comment prendre soin de sa santé ? Toutes les réponses.

Projetez-vous sur la taille adulte. Aujourd’hui en France, il est en principe impossible de se procurer un serpent dangereux – ou susceptible de le devenir à l’âge adulte – sans produire un document délivré par l’administration : le certificat de capacité pour l’entretien d’animaux d’espèces non domestiques. Autrement dit, vous ne pourrez donc pas vous offrir dès votre premier achat les gros serpents que sont le Python Molurus ou le Morelia Amethistina.

« C’est effectivement rassurant », souligne le Dr Jean-Marie Péricard, président de l’Association française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie. A ses yeux, « il est malgré tout primordial de bien avoir en tête au moment de l’achat, la taille qui sera celle du serpent, à l’âge adulte ». Les espèces les plus courantes pour les débutants sont de petites couleuvres comme les elaphe guttata guttata. Voire les pythons royaux, qui peuvent tout de même mesurer jusqu’à 1,50 mètre…

Agencer le vivarium. La taille de l’installation est primordiale bien sûr, mais d’autres critères ne doivent pas être négligés. Veillez ainsi aux agencements intérieurs. Renseignez-vous au préalable sur le mode de vie de l’animal. Il a l’habitude de grimper ? « Il lui faudra un vivarium en hauteur avec des branches ou d’autres éléments sur lesquels il pourra s’installer », explique le Dr Péricard. Prévoyez aussi un endroit abrité, et un autre dans lequel il pourra faire trempette.

La température du vivarium aussi est fondamentale. « En général, elle se situe aux alentours de 25°C à 30°C, selon les espèces. Mais elle ne doit pas être uniforme. Le serpent choisit souvent ses emplacements en fonction de ce paramètre », poursuit le vétérinaire. Il ajoute également, que « le vivarium doit être nettoyé régulièrement pour ôter les déjections et éventuellement, les restes de mue ».

Une alimentation aux petits oignons. Et bien sûr, les repas ont une grande importance… « Les serpents sont des mangeurs de proies. Or la proie est théoriquement rare. Les aliments ne doivent donc pas être en permanence à disposition. L’animal doit avoir envie de chasser. Il bouge beaucoup, multiplie ses va-et-vient. Nourrissez-le. Une fois par semaine suffit généralement ». Aux plus gros spécimens, vous donnerez de préférence des rongeurs comme des souris ou des mulots. Des insectes suffiront pour les autres. Vous en trouverez facilement en animalerie.

Quand consulter le vétérinaire ? Plusieurs signes doivent motiver une consultation. Le Dr Péricard cite particulièrement une anorexie prolongée, « de plusieurs semaines ». Surveillez aussi la peau de l’animal à la recherche d’éventuelles lésions, ainsi que ses dents. « S’il conserve sa bouche légèrement entre-ouverte ou si vous constatez des infections au niveau des dents, un vétérinaire doit le voir ». Il en va de même – enfin, si sa respiration devient sifflante.

  • Source : Interview du Dr Jean-Marie Péricard, 24 novembre 2011

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