Un service pas si public que cela…

Décoiffant ! La Fonction publique en France peut refuser un emploi pour cause de maladie. De diabète par exemple. Un « médecin expert » estime ainsi que cette affection entraîne une « inaptitude aux fonctions d’aide-soignante salariée dans la fonction publique ».

Non, non, vous ne rêvez pas ! Comme le disait Georges Clémenceau, « la France est un pays extrêmement fertile. On y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ». Mais seulement des fonctionnaires en bonne santé, bien sûr ! A 25 ans et avec « la vie devant elle », Nathalie Belloir en fait la triste expérience. Son histoire, rapportée par l’Association française des Diabétiques (AFD) fait froid dans le dos.

Atteinte de diabète de type I, elle travaille depuis 2003 comme aide-soignante au Centre hospitalier Guillaume Regnier à Rennes. Pendant 3 ans, ses contrats à durée déterminée sont renouvelés à onze reprises et enfin, sa titularisation approche… Etape ultime et obligatoire, l’examen médical. Le « médecin expert » – il ne s’agit pas en l’occurrence d’un diabétologue – l’examine et… la déclare inapte. Motif invoqué : « le diabète insulinodépendant entraînant inéluctablement un congé de longue maladie dans les années à venir est incompatible avec les fonctions d’aide-soignante ».

Malgré une contre-expertise menée par un diabétologue qui s’est traduite par un avis favorable, la direction de l’hôpital suit l’avis du comité médical. Nathalie apprend que sa « stagiarisation » – ce barbarisme désigne en fait une étape indispensable pour être ensuite titularisée – est refusée. Et naturellement, son contrat ne sera pas renouvelé.

La bonne nouvelle, c’est que son diabète est très bien contrôlé. En trois ans elle n’a pas été une seule fois en arrêt maladie. L’AFD quant à elle, se dit « profondément choquée (par cette) discrimination scandaleuse ». Près de 50 cas similaires ont été transmis à l’avocate de l’association. Des chiffres qui illustrent « une attitude de méfiance envers les diabétiques (et) l’ignorance qui existe encore autour de cette maladie ».

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  Source : AFD, 24 janvier 2007