Un trop-plein d’émotions pèse sur la balance

15 avril 2013

Manger sous le coup de l’émotion est un comportement majoritairement féminin. ©Phovoir

Une tablette de chocolat après une rupture amoureuse. Un paquet de chips face à un stress au travail. La consommation d’aliments « réconfort » touche plus volontiers les femmes et les personnes qui suivent un régime alimentaire. Selon une étude menée sur un large échantillon de Français, ces habitudes peuvent entraîner un surpoids. Explications.

Sandrine Péneau et son équipe de l’Unité de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, Université Paris 13, ont interrogé 35 641 adultes participant à l’étude NutriNet-Santé par le biais de questionnaires. Objectif : mesurer la tendance à manger sous le coup d’émotions négatives.

Les femmes se révèlent davantage sujettes à ces comportements impulsifs. Elles sont 52% à les confesser, contre 20% des hommes interrogés. Les individus suivant un régime alimentaire – les deux sexes confondus – sont également plus sensibles à ces épisodes de consommation d’aliments liés à un sentiment négatif.

Un lien avec le surpoids ?

Mais après tout, quel est donc le problème ? « La littérature scientifique sur ce sujet montre que la plupart du temps, les aliments consommés au cours de ces pulsions ne sont pas des fruits et légumes », explique Sandrine Péneau. « Les personnes qui mangent sous le coup de l’émotion ont davantage tendance à ingurgiter des aliments caloriques comme du chocolat, des biscuits, des gâteaux, des chips… » De plus, ces mangeurs émotifs « ne compensent pas en s’alimentant un peu moins lors des repas. »

Résultat logique : « les personnes ayant tendance à manger sous le coup de l’émotion ont 2 à 5 fois plus de risques de souffrir d’un surpoids. » Le plus surprenant concerne la population la plus touchée. Il s’agit des femmes mangeuses impulsives n’ayant jamais fait de régime. Elles ont 5 fois plus de risque de surpoids. Pour approfondir encore leurs connaissances sur le lien entre émotivité et surpoids, les auteurs vont se pencher sur les groupes d’aliments consommés par le panel.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : interview de Sandrine Péneau, Unité de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle – U557 INSERM/INRA/CNAM/Université Paris 13), 10 avril 2013 - NutriNet-Santé, 10 avril 2013

Aller à la barre d’outils