Un ver vivant de 8 centimètres découvert dans le cerveau d’une Australienne

29 août 2023

Cette femme de 64 ans a passé plus d’un an et demi avec cette larve de 8 centimètres logée dans son lobe frontal. Troubles de la mémoire, respiratoire, sanguin, les nombreux symptômes de la patiente sont enfin expliqués.

Son cas a fait l’objet d’un article publié dans la revue scientifique Energing Infectious Diseases. Une Australienne de 64 ans a été admise à l’hôpital après trois semaines de douleurs abdominales et de diarrhées, de toux et de sueurs nocturnes. Ce n’est qu’au bout d’un calvaire de plusieurs mois que les médecins lui retirent du cerveau, lors d’une biopsie, un ver rond, un nématode « vivant et remuant » habituellement parasite des pythons australiens.

Durant cette longue période, la patiente a été traitée pour une pneumonie communautaire, puis pour une pneumonie à éosinophiles – l’éosinophilie étant un trouble sanguin – mais dont la cause restait inexpliquée. Au scanner, elle présentait des lésions pulmonaires, hépatiques et spléniques (relatives à la rate). La sexagénaire a également souffert durant plusieurs mois de pertes de mémoire et d’une aggravation de la dépression malgré les traitements.

« Une structure en forme de fil »

C’est lors d’une IRM du cerveau qu’est découverte une lésion au niveau du lobe frontal droit. Durant la biopsie, les médecins y découvrent une « forme larvaire » vivante de 8 cm de long, « une structure en forme de fil » au sein de la lésion, qu’ils ont retirée. « Quand j’ai vu qu’il bougeait, je me suis dit : ‘Sortez-le de mes mains tout de suite !’ Nous avons tous ressenti une vague de nausée et avons mis la chose dans un pot où elle se tortillait rapidement et essayait de s’échapper », raconte au média australien ABC Australia la neurochirurgienne Hari Priya Bandi, co-autrice de l’article. Il a ensuite clairement pu être établi qu’il s’agissait d’un nématode Ophidascaris robertsi via un séquençage ADN.

Parasite du python tapis, comment le nématode a-t-il pu grandir dans le lobe frontal de cette Australienne ? Selon les médecins, alors qu’elle réside dans une zone où vit ce type de serpent, la sexagénaire aurait pu consommer l’un des œufs d’O. robertsi, directement par des plantes comestibles ou encore via ses mains ou du matériel de cuisine. « L’évolution clinique et radiologique de la patiente suggère un processus dynamique de migration des larves vers de multiples organes, accompagné d’une éosinophilie dans le sang et les tissus, révélatrice d’un syndrome viscéral de larva migrans », explique l’article. Il précise en outre que si l’atteinte viscérale soit courante chez les animaux, c’est la première que l’invasion d’un cerveau par les larves est observée.

Source :

Ecrit par

 

  • Source : Human neural larva migrans caused by Ophidascaris robertsi Ascarid, Emerging infectious Diseases, Septembre 2023 – ABC Australia

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par : Vincent Roche

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