Une démission sans réponses…

Le départ du Pr Lucien Abenhaïm, Directeur général de la Santé secoue le monde de la santé publique en France. Plus encore, il pose publiquement des questions qui restent sans réponses.

Le Directeur général de la santé est le plus haut fonctionnaire de santé publique du pays. Il répond directement au ministre, responsable de la politique. A son service, plusieurs adminsitrations puissantes dont l’AFSSaPS, l’AFSSA et surtout dans le cas d’espèce, l’InVS chargée de donner à la DGS les moyens et la visibilté nécéssaires à éclairer les choix politiques. Et dans le cas actuel : pourquoi les outils d’alerte n’ont-ils pas fonctionné ?

Lucien Abenhaïm explique non sans maladresse avoir envoyé un… communiqué de presse le 8 août dernier ! Il oublie cependant que trois jours plus tard il assurait au ministre que « la situation était maîtrisée » alors que sur le terrain les services d’urgence étaient visiblement dépassés.

Reste à savoir ce qu’il aurait pu se passer si le ministre avait été prévenu à temps. Peut-être aurait-il alerté les autorités locales et en particulier les maires. Car rappelons que ces derniers sont également Présidents du conseil d’administration de leur hôpital. De ce fait, ils ont pleine autorité pour mobiliser les personnels soignants.

« Il faut que les Français comprennent que ce genre de situation ne peut pas être prévenu » soutient par ailleurs Lucien Abenhaïm. « Ce n’est pas sûr qu’il y ait des coupables dans cette affaire, ni même des responsables. Nous avons connu des évènements et des conséquences en très grande partie totalement imprévisibles ». Il est difficile de plaider la fatalité pour se déclarer en quelque sorte « ni responsable ni coupable. » Lorsqu’un système aussi complexe que celui de la veille sanitaire achoppe au point d’entraîner peut-être 5 000 morts, il doit être amendé. Et pour cela, les vraies questions doivent trouver réponse y compris les questions de personnes.

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  Source : Nature Genetics, 27 juillet 2003