Une nouvelle amélioration dans la chirurgie du cancer du sein
08 février 2010
Une demi-heure. C’est le temps qu’il faut maintenant, grâce à une technique innovante, pour savoir si une femme qui est en train d’être opérée d’un cancer du sein, doit également subir un curage axillaire. Ce grand progrès peut éviter à la patiente un acte inutile ; ou encore de revenir pour une seconde intervention. Mais cette technique est encore peu développée en France.
Actuellement, lors de l’ablation de la tumeur, de nombreuses équipes enlèvent par précaution la chaîne ganglionnaire où des métastases ont pu se répandre. Mais ce « curage axillaire », douloureux et qui entraîne des risques de lymphoedème – un dysfonctionnement du système lymphatique qui provoque notamment, des œdèmes massifs du bras – n’est pas toujours indispensable.
Une autre technique est également employée, celle du « ganglion sentinelle » dont l’analyse permet de savoir si des métastases se sont répandues. Et si par conséquent, l’ablation de toute la chaîne ganglionnaire est nécessaire. Problème : cette analyse demande actuellement une quinzaine de jours ! Et la patiente doit subir une deuxième intervention…
Un nouveau test de biologie moléculaire permet d’obtenir ce résultat en… 30 minutes ! Si des métastases sont détectées, l’opération est simplement prolongée, immédiatement. Ce test n’est actuellement disponible que dans trois centres en France : les centres anticancéreux de Rennes (Eugène Marquis), de Rouen (Henri Becquerel) ainsi que le CHU de Saint-Etienne.
A Saint-Etienne justement, le Pr Michel Peoc’h y recourt dans son service d’anatomie et cytologie pathologiques. « Bien sûr, cette méthode est plus coûteuse que de ne rien faire du tout ! Elle demande un service assez important pour immobiliser une équipe dans l’attente des résultats pendant une demi-heure… Mais au final, elle rapporte, et elle est plus confortable pour la patiente. »