Une nouvelle piste prometteuse dans le traitement du psoriasis
05 septembre 2024
Le psoriasis, maladie inflammatoire chronique de la peau touchant 2 à 3 % de la population mondiale, pourrait bientôt bénéficier d'une nouvelle approche thérapeutique. Une équipe de chercheurs de l'Institut Cochin vient de faire une découverte majeure sur le rôle d'une hormone appelée hepcidine. Explications.
Le psoriasis se caractérise par une prolifération excessive des cellules de l’épiderme et une inflammation locale, se manifestant par des plaques rouges recouvertes de squames. Bien que des traitements existent pour améliorer le quotidien des patients, la maladie reste à ce jour incurable.
Une étude française publiée dans la revue Nature Communications, révèle une accumulation de fer dans la peau des patients souffrant de psoriasis. Mais aussi que l’hepcidine, une hormone régulant le fer dans l’organisme, était particulièrement exprimée dans la peau des patients souffrant de formes sévères de la maladie.
Comme l’explique Carole Peyssonnaux qui dirige l’équipe Fer et Immunité de l’Institut Cochin et directrice de recherche à l’Inserm, « l’hepcidine produite par l’épiderme joue un rôle crucial dans la rétention du fer dans les cellules de la peau. Le fer étant un métal essentiel pour la prolifération cellulaire, cette rétention favorise la division cellulaire et contribue au recrutement des neutrophiles », deux caractéristiques des lésions psoriasiques.
Traiter d’autres maladies ?
Les scientifiques ont alors développé des modèles murins (modèles d’expérimentation animale) pour étudier plus précisément le rôle de l’hepcidine. Les résultats ont montré que l’activation du gène de l’hepcidine induisait des caractéristiques du psoriasis, tandis que son inactivation les faisait disparaître.
Fort de ces résultats, l’équipe travaille maintenant au développement de nouveaux médicaments capables de neutraliser l’hepcidine. Ces traitements pourraient être utilisés comme traitement d’entretien après une poussée ou pour prévenir la récurrence de la maladie pendant les phases de rémission.
A noter : les chercheurs espèrent pouvoir appliquer cette découverte à d’autres maladies inflammatoires de la peau. Des études complémentaires sont en cours pour explorer ces possibilités.