Une pilule plus proche du naturel

30 septembre 2004

La pilule contraceptive a désormais plus de 40 ans. Elle a largement fait la preuve de son efficacité. Seul problème, ses effets secondaires. Prise de poids, cheveux gras, acné… ils ne sont pas dramatiques mais tout de même gênants.

Les chercheurs s’emploient à améliorer la tolérance. Avec succès. La pilule estroprogestative est généralement composée, comme son nom le suggère, d’un estrogène et d’un progestatif. Au tout début de la contraception orale, dans les années 60, les doses d’estrogènes étaient importantes. Elles ont été réduites depuis lors. Ce qui a permis de limiter les effets secondaires liés aux estrogènes, et notamment les prises de poids liées à une rétention hydrosodée.

Dans l’organisme lors d’un cycle normal, la rétention d’eau provoquée par les estrogènes naturels est contrecarrée par la progestérone. Mais dans une pilule, tous les progestatifs utilisés jusqu’à présent étaient dérivés de la testostérone, une hormone mâle. Si les chercheurs ont mis au point des générations successives pour arriver à des progestatifs mieux tolérés – nous en sommes à la 3ème génération -, aucun ne permettait de limiter la rétention d’eau aussi bien que la progestérone naturelle.

C’est maintenant du passé. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec la mise au point d’un tout nouveau type de progestatif, la drospirénone, très proche de la progestérone naturelle. Ce progestatif – que l’on retrouve dans la pilule Jasmine – permet de combattre ce phénomène de façon “naturelle”, sans nuire à l’efficacité contraceptive.

Par ailleurs, la drospirénone se révèle avoir des effets anti-androgéniques. C’est-à-dire qu’elle n’a aucun effet masculinisant, comme la progestérone naturelle. Ce qui permet d’éviter les poussées d’acné qui sont aussi un des effets secondaires gênants de la mise sous pilule.

Il n’y a pas de pilule idéale. Mais un choix toujours plus vaste permet à chacune de trouver celle qui lui convient. Bien tolérée, elle sera bien prise. La meilleure garantie d’une contraception efficace.

  • Source : The Lancet, 17 septembre 2004

Aller à la barre d’outils