Une protéine fait régresser les tumeurs chez les souris

20 août 1998

Deux équipes françaises sont parvenues à transférer chez la souris un gène-médicament capable de produire un fragment de protéine qui inhibe la croissance des vaisseaux sanguins et la migration des cellules tumorales. Ces travaux menés par He Lu et Yves Legrand (Unité INSERM 353 à l’hôpital St Louis de Paris) et par Thierry Ragot et Michel Perricaudet à l’unité CNRS 1582 de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) confirment l’intérêt des nouvelles techniques de lutte contre l’angiogénèse dans le traitement des cancers. Destination Santé s’est déjà fait l’écho de ces traitements qui permettront demain de priver les cellules cancéreuses de l’approvisionnement en sang dont elles dépendent, les condamnant au dépérissement.

L’angiostatine et l’endostatine sont deux de ces molécules, découvertes aux Etats-Unis et que l’équipe d’Yves Legrand était parvenue à produire en quantités grâce au génie génétique. C’est à propos d’un autre fragment protéique, l’ATF de l’urokinase, que les deux équipes françaises viennent de publier. Le gène médicament implanté dans les souris fait produire des quantités importantes de cette substance connue « pour inhiber la migration des cellules cancéreuses et la croissance des vaisseaux sanguins ». Les premiers essais ont montré « une régression significative de la croissance tumorale chez les souris, qui ne présentent plus de signes de dissémination des cellules cancéreuses ». Il est trop tôt pour espérer de quelconques transpositions à l’homme. Il faut d’abord confirmer ces résultats sur des tumeurs non provoquées chez la souris pour se rapprocher du modèle humain. Ensuite seulement des essais pourront être envisagés chez l’homme en association avec des moyens classiques.

  • Source : Soldner A. et al., Pharmaceutical Research, avril 1999

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