Une séance de radiothérapie « ordinaire »…

13 mai 2011

Paul De Naeyer est un patient du University College Hospital de Londres. Cet établissement situé au cœur de la capitale britannique, abrite l’un de ses plus importants centres de radiothérapie oncologique. Paul est l’un des 2000 patients pris en charge chaque année dans le service. Destination Santé l’a suivi pendant une de ses séances…

Paul en est à la moitié de son traitement de radiothérapie. Celui-ci fait appel à une irradiation externe, avec un accélérateur de particules avec imagerie embarquée. Grâce à cet appareil, les médecins peuvent délivrer une dose étroitement adaptée aux caractéristiques de la tumeur, tout en épargnant au maximum les tissus et les organes sains. Paul doit subir au total 31 séances, et fréquente l’hôpital depuis qu’une banale radiographie – faite à la suite d’une blessure subie au sport – a révélé l’existence d’un sarcome très rare et… de deux tumeurs. En un an, ses soignants ont enlevé l’une d’entre elles et mis en place une chimiothérapie pour circonscrire l’autre, qui était inopérable. Et maintenant, le protocole doit se poursuivre avec la radiothérapie.

Paul vient à l’hôpital chaque jour, du lundi au vendredi et depuis 15 jours. « Ce n’est pas désagréable. On ne sent rien », assure-t-il. Contrairement à la chimiothérapie qu’il a ressentie comme « horrible… », en anglais dans le texte… Pour épargner au maximum les tissus sains environnant la tumeur, les radiothérapeutes doivent immobiliser le patient. Ils utilisent pour cela, un plastique thermique qui revêt la forme d’une feuille bleue percée de petits trous, comme un grillage. Ainsi la peau peut-elle respirer. Car en effet, cette plaque est immergée dans de l’eau à température ambiante pour la rendre souple. Elle épouse alors la forme exacte du visage – ou de toute autre partie du corps – du patient. « Le masque est fabriqué au début du traitement puis le malade l’enfile chaque jour. Nous pouvons ainsi vérifier que le corps n’a pas changé, explique Kevin Sullivan, radiothérapeute. Si un changement intervient, le masque est remodelé, avec toujours une précision à 3mm près.

Entre 7 et 8 minutes de rayons

Avec l’aide de radiologues et d’infirmiers spécialisés, Paul s’installe sur la table prévue à cet effet dans l’appareil. Le masque de plastique thermique qu’il enfile à chaque séance est fixé à la table. « Pour éviter au maximum les mouvements », précise le Dr Mark Gaze, l’oncologue qui nous accompagne. Avant de se voir administrer son traitement, un scanner embarqué délimite la tumeur. « Certains patients souffrent de claustrophobie. Nous avons des psychologues qui nous aident pour cela. Les enfants, en général, le supportent très bien », ajoute Mark. Paul a l’air serein. « C’est une question d’habitude. Et je ne sens absolument rien. C’est seulement quelques heures après que mon épaule est un peu endolorie ».

Durant l’administration des rayons naturellement, toute l’équipe quitte la salle. Depuis l’écran situé dans une pièce adjacente, les radiothérapeutes lancent le traitement. Entre 7 et 8 minutes d’exposition seulement. Rapide et efficace. Paul est resté une dizaine de minutes en tout sur la table. Dès le lendemain, il reviendra pour une nouvelle séance.

  • Source : De notre envoyée spéciale à l'European Society For Therapeutic Radiology and Oncology (ESTRO), Londres, 8-10 mai 2011

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