Une simple piqûre sur le doigt pour détecter la maladie d’Alzheimer
21 juillet 2023
A l’image de ce qu’effectuent chaque jour les patients touchés par le diabète, un simple test sanguin effectué au bout du doigt pourrait permettre à l’avenir de détecter la maladie d'Alzheimer. Un espoir présenté à l’occasion de la conférence internationale sur la maladie d’Alzheimer qui se tient actuellement à Amsterdam (Pays-Bas).
A l’heure actuelle, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose sur un bilan complet des capacités cognitives (IRM, questionnaires…). Et si l’avenir du dépistage était à chercher du côté de biomarqueurs sanguins ?
C’est en tout cas ce qu’espèrent des chercheurs suédois. Ces derniers ont entrepris de simplifier et d’accroître l’accessibilité des tests sanguins en vérifiant le potentiel d’une piqûre au bout du doigt. La goutte de sang ainsi collectée permettrait de mesurer les principaux biomarqueurs liés à la maladie d’Alzheimer : la lumière neurofilamentaire, la protéine acide fibrillaire gliale et la protéine tau phosphorylée.
85 % de réussite
Pour le vérifier, les scientifiques ont recruté 307 patients issus de centres de soins néerlandais. Tous ont effectué des tests cognitifs puis ont été soumis à un scanner ou une IRM cérébrale afin de poser un diagnostic. Parallèlement, un échantillon de sang a été prélevé et analysé. Résultat, alors que les premiers tests ont correctement identifié la présence de changements liés à la maladie d’Alzheimer dans 55 % des cas, l’analyse sanguine s’est montrée efficace à 85 % !
Autre énorme avantage, ces échantillons sanguins ont pu être transmis au laboratoire d’analyse via un papier transfert, sans contrôle de température ni refroidissement. Alors qu’en règle générale, les tests sanguins sont soumis à des procédures strictes de livraison et de stockage.
« En raison du manque d’outils de diagnostic précis, il est actuellement très difficile pour les médecins de premier recours d’identifier la maladie d’Alzheimer, même chez les patients souffrant de troubles cognitifs », explique le Dr Sebastian Palmqvist, de l’Université de Lund en Suède et principal auteur de ce travail. « Cela conduit trop souvent à une incertitude diagnostique et à un traitement inapproprié. Les tests sanguins pour la maladie d’Alzheimer ont un grand potentiel pour améliorer la précision du diagnostic et le traitement approprié. »