Une technique d’imagerie en 3D, debout, à très faible taux d’irradiation !
12 mars 2010
Une toute nouvelle technique d’imagerie, baptisée EOS, permet d’obtenir des clichés de très bonne qualité du squelette entier, en 3 dimensions, le malade étant debout. Le tout moyennant une faible exposition aux rayons ionisants. Une réelle avancée pour de nombreux patients.
Les techniques d’imagerie sont certes nombreuses, mais pas exemptes d’inconvénients. Les radios standard ne fournissent que des images en deux dimensions, tout comme l’IRM ou l’échographie de base. Le scanner permet certes d’obtenir des images en 3D. Mais il expose à une irradiation plus importante, sans oublier que le patient est toujours en position couchée. Ainsi est-il impossible de procéder à des explorations dans sa position la plus fonctionnelle. Enfin, ces méthodes ne donnent que des images de segments du corps, et pas de celui-ci en entier.
Faible irradiation
Le nouveau système développé par Biospace med a un papa de renom, le prix Nobel de physique Georges Charpak. EOS, c’est lui ! En moins de 20 secondes, le corps est balayé, Puis en quelques minutes, vient l’image en 3 D. Les clichés obtenus sont de qualité, alors même que la dose d’exposition est divisée par un facteur de 4 à 20. L’obtention simultanée de clichés de face et profil permet aussi un gain de temps, avec la certitude d’une posture identique pour les deux clichés.
« Il s’agit d’une technique révolutionnaire » s’enflamme le Pr Jean-Pierre Pruvo, chef du service de neuroradiologie au CHRU de Lille. « EOS doit être intégré à nos plateaux techniques. Malgré le coût de l’appareil – 600 000 euros n.d.l.r. – cela permettra de faire des économies en diminuant la durée des examens, et donc en augmentant leur nombre. »
Qui est concerné ?
Les enfants suivis pour scoliose subissent des clichés radiographiques réguliers pour contrôler l’action des corsets, l’évolution de la maladie, faire un bilan pré-opératoire ou une surveillance post-opératoire… Ils sont, de ce fait, soumis à des irradiations importantes et donc au risque de cancers radio-induits. Les adultes souffrant de certaines pathologies chroniques sont aussi exposés à des doses non négligeables. Particulièrement concernés par les troubles articulaires, les aînés pourront eux aussi bénéficier de cette nouvelle technique.
Neuf sites en France, sont déjà équipés : 3 à Paris, puis à Lille, Brest, Bordeaux, Lyon, Nice et Marseille. D’autres sont en cours d’acquisition dans plusieurs établissements de santé, publics et privés.