Urgences : un numéro unique pour tous les soins ?

23 mai 2018

Le numéro à composer en cas d’urgence pourrait bientôt changer. Plus précisément, il pourrait fusionner avec un numéro unique pour tout besoin médical non programmé. Qu’il s’agisse d’une urgence ou non. C’est le projet d’un rapport soumis hier à la ministre de la Santé.

Relancée par le décès de Naomi Musenga, qui n’a pas été prise au sérieux par la régulation du Samu, la modernisation des urgences est à nouveau d’actualité. Le député de Charente LREM, Thomas Mesnier a remis hier son rapport sur la réforme de ce système intitulé « Assurer le premier accès aux soins – Organiser les soins non programmés dans les territoires ».

Selon lui, en raison d’un vieillissement de la population, de l’inégalité géographique d’accès aux soins et du manque de médecins, « le SAMU et les centres 15 ont peu à peu été déviés de leur essence, la médecine d’urgence », note-t-il. Pour y remédier, il soumet à la ministre de la santé une série de propositions. Parmi elles, « la mise en place d’une régulation, non plus seulement de l’urgence vitale mais de la demande de santé, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 partout sur le territoire ».

Télémédecine, visites à domicile…

Cette nouvelle régulation « doit être déployée progressivement, et […] être effective sur tous les territoires d’ici à deux ans », indique le rapport. « Sa mise en place efficace suppose qu’elle puisse proposer une offre ambulatoire, structurée et identifiable en temps réel, alternative aux urgences, et que suffisamment de vocations médicales se déclarent pour gérer cette régulation. » En d’autres termes, les médecins traitants, souvent généralistes, pourraient être incités à s’engager dans cette fonction de régulation des soins non-programmés.

Dans le projet, le député souligne en outre l’importance du numérique dans la lutte contre l’engorgement des urgences. « Mettre à disposition des acteurs les outils numériques modernes, notamment en matière de télémédecine, permettra d’améliorer encore le fonctionnement de notre système de soin et le niveau de soins apportés à la population », suggère-t-il également. Les visites à domicile, qui ont largement baissé ces dernières années, devraient elles aussi être encouragées.

Enfin, les initiatives locales et régionales devront être accompagnées car « si un tel effort […] n’était pas entrepris, […] des initiatives privées à but lucratif, qui sélectionnent les patients, et dont on voit déjà l’émergence, se développeront de façon désorganisée », estime le rapport. Ce qui risquerait d’encourager « une approche consumériste, ignorant les parcours de soins et la recherche d’un égal accès aux soins sur le territoire, et qu’elles contribuent au désengagement des professionnels de santé. »

  • Source : rapport Assurer le premier accès aux soins - Organiser les soins non programmés dans les territoires » de Thomas Mesnier, 22 mai 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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