Utile pour prévoir le cancer du sein, la génétique…

22 juin 2005

Chaque année en France, sur les 33 000 nouveaux cas de cancers du sein, environ 2 000 frappent des femmes ayant une prédisposition génétique. Laquelle est évaluée grâce à un test. En quoi consiste-t-il ? A qui est-il proposé ? Quelques réponses.

En marge du Congrès Eurocancer, qui se tient actuellement à Paris, le Dr Dominique Stoppa-Lyonnet de l’Institut Curie a fait le point sur ce sujet. “Depuis quelques années, deux gènes de prédisposition au cancer du sein sont clairement identifiés : BRCA 1 et BRCA 2” nous a-t-elle expliqué. “Les tests consistent à rechercher la présence d’une altération sur l’un ou l’autre de ces gènes. Une altération qui prédispose au cancer du sein“.

Autrement dit, nous sommes tous porteurs de ces gènes mais “l’on estime que dans la population générale, une personne sur 500 présente une altération de l’un ou de l’autre“. En France, entre 17 000 et 45 000 femmes de 30 à 69 ans seraient dans ce cas. “Ces tests permettent alors de savoir si une jeune femme de 30 ans voire moins dans certaines familles, doit faire l’objet d’une surveillance rapprochée par mammographie ou bientôt peut-être, par IRM“.

Ce test est proposé “aux femmes qui ont déclaré un cancer du sein et qui ont des antécédents familiaux. Mais aussi à leurs proches parents. En cas de test positif nous pouvons aller jusqu’à une ablation à titre de prévention. Aujourd’hui, nous ne savons pas faire mieux. J’espère que dans 5 ou 10 ans nous bénéficierons de véritables moyens de prévention. Peu de femmes aujourd’hui s’orientent vers un tel geste qui dans tous les cas, ne se discute pas avant 30 ans“.

Pour ces femmes le risque de cancer du sein, à un moment ou à un autre de la vie est élevé. “Le risque cumulé à 70 ans est proche de 70% en cas d’altération du gène BRCA 1. Et d’environ 50% s’il s’agit du gène BRCA 2. Avant 50 ans, le risque est respectivement de 38% et de 16%“, souligne en effet le Dr Stoppa-Lyonnet. Mais pour la première fois, des portes sont ouvertes sur une vraie stratégie pour les protéger.

  • Source : Eurocancer, Paris, 21-23 juin 2005, Bulletin du Cancer, Vol.91, n°3

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