Vaccin anti-HPV : une seule dose contre le cancer du col de l’utérus

11 février 2020

En France, 2 doses du vaccin anti HPV sont recommandées pour se protéger contre le cancer du col de l’utérus. Mais selon des chercheurs américains, une seule injection pourrait suffire. La preuve par les chiffres.

Une seule dose du vaccin contre le papillomavirus humain serait-elle efficace pour prévenir la formation de lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus ? La question se pose alors que la vaccination constitue la meilleure arme pour protéger les populations des cancers cervicaux.

Pour y répondre, l’équipe du Pr Ana Rodriguez (Université du Texas, Galveston, Etats-Unis) a analysé les dossiers de 133 082 femmes, entre janvier 2006 et juin 2015. Parmi elles, 66 541 étaient vaccinées contre le papillomavirus humain et 66 541 s’avéraient non immunisées.

Chez les 15-19 ans, les jeunes femmes ayant reçu une, deux ou trois doses du vaccin avaient évidemment moins de risque de développer des lésions pré-cancéreuses, comparées au groupe des non-vaccinées. Dans les 5 ans, des lésions pré-cancéreuses ont été repérées au niveau du col de l’utérus chez 2,65% des jeunes non vaccinées. Contre 1,62% dans le groupe « 1 dose », 1,99% dans le groupe « 2 doses » et 1,86% dans le groupe « 3 doses ».

Autre lecture de ces résultats, le risque de développement de lésions précancéreuses était de 36% dans le groupe « 1 dose », de 28% dans le groupe « 2 doses » et de 34% dans le groupe « 3 doses », comparé aux femmes non vaccinées.

Chez les moins de 15 ans et les plus de 20 ans, aucune différence significative n’a été relevée concernant le lien entre lésion pré-cancéreuses chez les jeunes femmes vaccinées.

« Cette étude prouve l’efficacité de la vaccination anti-HPV chez les moins de 15 ans et son effet protecteur sur le long terme », relève le Dr Rodriguez. « Il est important de sensibiliser les parents sur la vaccination de leur jeune. »

Et en France ?

En France, deux doses sont recommandées aux jeunes filles de 11 à 14 ans, et elles le seront chez les garçons dans la même tranche d’âge, à compter de l’été 2020. « Environ 1 750 nouveaux cas de cancers HPV-induits chaque année en France chez l’homme (anus, pénis et plus fréquemment oropharynx) avec un risque d’infection particulièrement élevé chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes », rapporte la Haute autorité de Santé (HAS).

A noter : avec une couverture vaccinale inférieure à 30%, l’immunisation des jeunes français contre l’infection par le papillomavirus humaine reste insuffisante. L’objectif du plan cancer 2014-2019 est de 60%.

  • Source : CANCER, le 10 février 2020 – Haute autorité de Santé (HAS), consulté le 6 février 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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