Vaccin Covid-19 : certains patients atteints de cancer ultra-prioritaires ?
01 février 2021
Certains patients traités pour un cancer devraient bénéficier en ultra-priorité du vaccin contre le SARS-CoV-2. C’est en tout cas l’avis de l’Institut national du Cancer. La raison ? La campagne de vaccination risque d’être longue, exposant ces malades à des complications et des retards de traitement.
Parmi les personnes pouvant bénéficier dès à présent de la vaccination contre le virus SARS-CoV-2, on trouve les moins de 75 ans ayant un cancer en cours de traitement par chimiothérapie. Comme ils sont nombreux et que la campagne de vaccination risque de s’étaler sur plusieurs mois, l’Institut national du Cancer (INCa) recommande d’établir un autre niveau de priorité au sein de cette population : celui de l’ultra-priorisation.
« Considérant le défi logistique et humain de cette campagne de vaccination et son inévitable étalement sur plusieurs mois, il est nécessaire de distinguer des catégories de la population devant être vaccinées immédiatement », justifie l’INCa. Cette sélection supplémentaire au sein d’une population déjà à risque élevé a pour but d’éviter des complications et des retards de traitement entraînant des pertes de chance de survie.
Ainsi, l’INCa préconise-t-il que deviennent ultra-prioritaires*, parmi les patients atteints d’hémopathies malignes (leucémies, lymphomes…) :
– ceux ayant reçu une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, à plus de 3 mois et moins de 3 ans de leur allogreffe, en l’absence de GVHD (maladie du greffon contre l’hôte) aiguë ou chronique non contrôlée ;
– ceux traités activement (y compris les traitements d’entretien) pour une hémopathie aiguë, quel que soit son type (myéloïde ou lymphoïde) et quel que soit leur âge dès lors que leur programme de soins ne s’effectue pas majoritairement en hospitalisation prolongée ;
– ceux traités activement pour un myélome multiple, un lymphome T, un lymphome B diffus à grandes cellules, un lymphome folliculaire, une leucémie lymphoïde chronique, en première et deuxième ligne de traitement pour ces pathologies ;
– ceux pour lesquels l’une des pathologies précédemment citées vient d’être diagnostiquée et qui doivent être placés à court terme en traitement actif.
Parmi les patients atteints de cancers solides :
– ceux dont les traitements de leur néoplasie, quelles qu’en soient les modalités et les séquences, sont entrepris à visée curative, à l’exclusion des tumeurs cutanées baso-cellulaires ;
– ceux en traitement actif, sans visée curative, par chimiothérapie de première ou deuxième ligne ;
– ceux recevant une radiothérapie pour une tumeur intra-thoracique primitive incluant un volume pulmonaire important, une radiothérapie incluant un grand nombre d’aires ganglionnaires thoraciques et/ou abdomino-pelviennes et/ou un grand volume de tissus hématopoïétiques.
A noter : L’INCa estime que ces recommandations pourraient concerner 84 000 personnes.
* Seuls les patients de plus de 16 ans sont concernés