Vaccin Gardasil® : la contre-offensive scientifique

24 avril 2014

Les rédacteurs du bulletin spécialisé InfoVac tirent à boulets rouges sur les détracteurs de la vaccination contre les papillomavirus humain en général, et du Gardasil® en particulier. Médecins et experts en santé publique dénoncent des « attaques coordonnées par tout ce que la France connaît d’anti-vaccinaux.  Que personne ne se trompe : c’est bien toute la vaccination qui est mise en cause en France», clament-ils. Point par point, ils démontent et réfutent, de manière factuelle et scientifique, les arguments anti-vaccins qui s’étalent largement dans les médias. Un autre expert, le Pr Guy Vallancien, membre de l’Académie nationale de médecine, déplore même l’impossibilité actuelle « de poursuites envers ceux qui colportent ce genre d’informations gratuites » La contre-attaque est féroce !

Rappel des faits : le 30 mars dernier, une pétition comportant plusieurs centaines de signatures, initiée par une association de médecins généralistes de la Réunion, conteste cette vaccination. Elle s’oppose au renforcement de la promotion de la vaccination HPV prévu dans le cadre du « Plan cancer ». Le 2 avril, un cabinet bordelais d’avocats, déjà impliqué dans un dépôt de plaintes de patientes en novembre 2013, annonce de nouvelles démarches. Le même jour, une conférence de presse est organisée par la députée européenne d’Europe Ecologie les Verts, Michèle Rivasi. Sa cible ? L’aluminium, présent dans plus de 80% des vaccins.

Vous avez dit « calomnie » ?

Pour InfoVac, trop, c’est trop ! « A chaque fois la même dialectique est mise en œuvre, mélange de 10% de vérités et 90% de contre-vérités. Le tout agrémenté de rumeurs, d’attaques infondées, de suspicions non étayées, fonctionnant sur le principe ‘Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose…’ ». La contre-attaque est violente, à la hauteur des arguments développés ces derniers mois par le camp des Antis. Ceux-ci rappelle InfoVac, remettent en cause « du fait de liens d’intérêt supposés toutes les autorités de santé internationales et nationales. (Ils s’appuient) sur la théorie du grand complot international dirigé par les firmes pharmaceutiques et le grand capital. » Le plus grave pour InfoVac, c’est que cette véritable chevauchée anti-vaccinale ne repose sur « aucune nouvelle donnée scientifique supportant leurs allégations, reprises par des journalistes complices ou à l’affut de scandales et d’émotionnel ».

Dans un blog publié sur le site de notre confrère Le Monde, le Pr Guy Vallancien dénonce pour sa part « des procédés insupportables en ce qu’ils sapent les fondements d’une approche scientifique de la pharmacologie. Les familles touchées ne savent maintenant plus qui croire, ni à qui se fier. Existe-t-il des poursuites possibles envers ceux qui colportent ce genre d’informations gratuites ? » Lui aussi réfute l’ensemble de la dialectique des opposants. Il n’hésite pas à qualifier de « mensongère » la pétition de ses confrères réunionnais. Le discours est limpide, toujours soutenu par des faits scientifiques. C’est d’ailleurs la démarche des membres d’InfoVac : médicale et scientifique.

Pas plus de scléroses en plaques chez les jeunes filles vaccinées

Concernant les effets secondaires, ils expliquent que « ces vaccins ne protégeant que contre les conséquences des infections dues aux types d’HPV, tous les autres problèmes de santé continuent à survenir. Ainsi, il est inévitable que des personnes vaccinées présentent des maladies graves aigues ou chroniques un peu avant ou un peu après une vaccination. La force émotionnelle de toute coïncidence temporelle conduit aux interrogations, aux accusations, et, en France, aux plaintes… »

Le suivi de ces effets par les systèmes de pharmacovigilance au niveau national et international n’a montré aucune augmentation de pathologies graves. « La proportion de jeunes filles déclarant des maladies auto-immunes est la même chez les filles vaccinées et non vaccinées ».

La liste est encore longue ! Retenons toutefois que les opposants affirment à bon doit l’argument suivant : « à ce jour, il n’est pas encore démontré que ces vaccins protègent contre le cancer du col de l’utérus ». Pour InfoVac, le raisonnement ne tient pas.  « Dans les études cliniques, il aurait fallu laisser évoluer les lésions précancéreuses des groupes placebo sans les traiter, ce qui a été refusé par toutes les autorités pour d’évidents motifs éthiques! La démonstration de la prévention des cancers du col devra donc attendre que les études aient un suivi de 15-20 ans, délai moyen entre la contamination et un cancer clinique. Le lien causal entre lésions précancéreuses et cancéreuses étant démontré, aucun pays au monde n’a choisi d’attendre 20 ans avant d’introduire la vaccination ».

  • Source : InfoVac, Mars-Avril N°3, 2014 – Santé 2020, aux bons soins des politiques de santé, le Blog de Guy Vallancien

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

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