











Mobiliser les médecins… « Les professionnels de santé constituent une cible prioritaire, afin que le système de soins ne soit pas désorganisé en cas de pandémie », a rappelé la ministre Roselyne Bachelot-Narquin. « Je suis sûre qu’ils seront au rendez-vous », a-t-elle ajouté.
De son côté, le Dr Michel Legmann, président du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) tient un discours nettement plus incisif pour inciter ses confrères à se faire vacciner : « la participation des médecins à une campagne de santé publique telle que celle-ci fait partie des responsabilités des médecins », a-t-il asséné. « Il est de leur devoir de se maintenir en état de travailler, de ne pas être le vecteur de la maladie et d’avoir un comportement exemplaire vis-à-vis de leur entourage ».
… puis le grand public. La campagne vaccinale sera élargie à la population générale, après les vacances de la Toussaint. Cette vaccination ne sera pas obligatoire mais fortement recommandée. Et pour cause, « elle constitue le meilleur moyen de se protéger contre ce nouveau virus H1N1 », enchaîne le Pr Didier Houssin, Directeur général de la Santé. « Nous devons vraiment profiter de la chance qui nous est offerte de pouvoir lancer une campagne de vaccination avant la survenue de la vague pandémique, ce qui n’était pas garanti il y a quelques mois. »
Dans un premier temps, « le vaccin utilisé sera celui de GSK », a précisé la ministre, ajoutant que la stratégie actuelle est toujours basée sur deux injections. « Elle sera bien sûr revue si les recommandations (des instances internationales, n.d.l.r.) évoluent » vers une dose unique.
Des vaccins sûrs. Reste toutefois à rassurer les populations les plus réticentes – parmi les professionnels de santé comme dans le grand public – sur l’innocuité des vaccins. « Nous entendons tout et n’importe quoi sur ce sujet », se désole Roselyne Bachelot. « Le processus d’évaluation n’a rien d’improvisé », renchérit Jean Marimbert, Directeur général de l’AFSSaPS. « Tous les vaccins mis sur le marché présentent un rapport bénéfice-risque favorable, c’est-à-dire qu’ils sont efficaces et que leur profil de tolérance est comparable à celui d’autres vaccins utilisés à ce jour ».
Y compris bien sûr, ceux contenant un adjuvant, une substance destinée à augmenter leur capacité à susciter une réponse immunitaire et qui permet, dans le même temps, de diminuer les doses de principe actif. Comme le précise la ministre de la Santé, « ces vaccins adjuvantés ne sont pas nouveaux. Près de 200 000 personnes ont été vaccinées en France avec ces vaccins et 47 millions dans le monde ».
A noter que le Haut Conseil de la Santé publique recommande toutefois aux femmes enceintes de recourir aux vaccins sans adjuvant. Une mesure de précaution. Les autorités sanitaires estiment en effet que ce type de produit n’a pas encore fait l’objet de suffisamment d’essais sur cette population bien spécifique, compliquée à inclure dans les essais cliniques. Un vaccin sans adjuvant devrait être disponible en France au cours de la deuxième quinzaine de novembre. « Etant donnée la situation épidémique actuelle, nous recommandons à ce jour, aux femmes enceintes, d’attendre », conclut le Pr Houssin.
Source : Conférence de presse du Ministère de la Santé, 20 octobre 2009